Louis Daniel (1795-1877)
Jean-Joseph-Louis-Charles Daniel nait à La Seyne le 25 Frimaire an IV (16 décembre 1795), fils de Hyacinthe Daniel, officier de marine, et d’Henriette Combal. La famille Daniel, depuis plus de trois siècles, fournit un grand nombre de prêtres, de magistrats, de marins et surtout de médecins ; Louis-Charles descend également d’une longue lignée de maîtres chirurgiens du côté maternel. Le jeune garçon entre au petit séminaire de La Seyne alors dirigé par le vénérable M. Saurin et reçoit la soutane à quinze ans, au cours de son année de rhétorique. En octobre suivant, il est admis au grand séminaire d’Aix. Ayant achevé ses études alors qu’il n’a que vingt ans, l’abbé Louis-Charles Daniel est affecté comme professeur au petit séminaire de Vence et reçoit dans cette fonction tous les ordres sacrés jusqu’à la prêtrise qui lui est conférée à Marseille par l’archevêque d’Aix, Mgr de Bausset-Roquefort, le 25 février 1820. Tout en poursuivant son service d’enseignant, il assure alors le vicariat à Saint-Paul-du-Var puis à Vence. Deux ans plus tard, on le nomme curé de la Plaine-Reynier pour le rapprocher de son pays natal. Le jeune prêtre y déploiera un véritable ministère missionnaire de 1822 à octobre 1827, date à laquelle, on lui confie la chaire de rhétorique au petit séminaire de Brignoles où il est aussi directeur spirituel. Deux ans plus tard lui échoit la direction de l’établissement et c’est là qu’il fait face à une épidémie de choléra où il se met spontanément au service des malades de la ville, avec une générosité qui conduira certaines personnes à vouloir demander pour lui la Légion d’honneur, ce à quoi il s’opposera de toutes ses forces. Bien que l’abbé Daniel excellât pour susciter et décider les vocations ecclésiastiques, il demanda à revenir dans le ministère paroissial, ce qui le conduisit à Tourves dont il fut curé pendant sept ans. A son arrivée, Mgr Wicart le transfère à Callas, en 1845 où il fit noblement face aux troubles insurrectionnels de 1851. En 1853, l'abbé Daniel
devient curé-doyen de Lorgues et reçoit le camail de chanoine honoraire l’année suivante. Après avoir fait donner avec succès une mission dans sa paroisse, il est invité en 1865 à quitter Lorgues pour jouir à Fréjus d’une retraite paisible avec le titre de chanoine titulaire. Il occupera au chapitre la stalle de chanoine pénitencier. Il vivra cette dernière étape avec beaucoup de résignation et, toujours soucieux de la relève, accompagnera généreusement un certain nombre de jeunes gens dans leur formation au sacerdoce. Le chanoine Daniel mourut à Fréjus le 27 mai 1877, et fut inhumé à La Seyne.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
