Antoine Liautard (1813-1872)
Antoine-Toussaint Liautard naît à Saint-Maximin le 31 octobre 1813, avant dernier de douze enfants du couple d’Honoré Liautard, serrurier, et de Thérèse Giraud. Antoine est baptisé le lendemain, solennité de la Toussaint, dans la basilique royale et lui est donné le patronage de toute la cour céleste. Il entre à l’école municipale dès l’âge de cinq ou six ans et en 1824 commence comme externe ses classes de latinité au pensionnat que dirigeait l’abbé Emeric. Le curé, l’abbé François Laugier le prépare à la première communion, qu’il reçoit en 1825 des mains de Mgr de Richery, lors de sa visite pastorale, qui lui conféra aussi le sacrement de confirmation. En 1830, Antoine Liautard entre au petit séminaire de Brignoles où il prend la soutane et reçoit une charge de professeur : pendant quatre ans, il y dirige diverses classes. En 1834, il est admis au grand séminaire de Fréjus et reçoit l’ordination sacerdotale des mains de Mgr Michel aux Quatre-temps de Noël de l’année 1837. Lui qui, comme diacre, avait déjà occupé la chaire de philosophie au grand séminaire, se voit alors conférer celle de théologie, qu’il occupa jusqu’en 1842. L’abbé Liautard est alors appelé comme vicaire auprès du vénérable chanoine Courdouan à la paroisse Sainte-Marie de Toulon. A son arrivée en 1845, Mgr Wicart le repère et lui confie la charge de délégué de l’évêque près la Société Saint-Vincent-de-Paul à Toulon, avant de lui donner le camail de chanoine honoraire, quoiqu’il ne fût encore que vicaire, en 1852. Cette année-là, le chanoine Liautard sera appelé à prendre la direction de la paroisse de Saint-Tropez comme curé-doyen. Mgr Jordany, à son tour, voulut le promouvoir à la cure de Hyères au début de l’année 1856. Finalement, il fut installé curé-archiprêtre de Sainte-Marie de Toulon le 1er septembre 1864. Son zèle s’étendit aux prêtres âgés en faveur desquels il créa une caisse de retraite. Son dévouement héroïque auprès des malades lors de l’épidémie de choléra de 1865 lui valut la croix de Chevalier de la Légion d’honneur. Très fidèle à observer la résidence dans sa paroisse, il ne s’en éloigna que très rarement, notamment pour accompagner Mgr Jordany au concile du Vatican à titre de théologien. Il travailla activement à l’embellissement de la cathédrale, en faisant ouvrir des fenêtres, en aménageant des chapelles, en restaurant la sacristie. Son zèle alerta les autorités qui ouvrirent à son sujet un dossier en vue de l’épiscopat. Mais il mourut à 59 ans, le 8 décembre 1872, à Toulon.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
