Amédée Jaubert (1811-1871)
Dominique-Désiré-Amédée Jaubert naquit à Carcès le 5 novembre 1811 dans une famille de cinq enfants. Sa mère, Thérèse-Colombe-Claire-Joséphine Raybaud, éminemment pieuse, lui ouvrit le cœur aux réalités divines tandis que son époux transmettait à leur fils les premiers éléments de la langue latine. Jean-Dominique Jaubert, son père, né à Barcelonnette en 1771 avait servi longtemps avec honneur dans l’armée comme capitaine et aide de camp du général Colomb ; rentré dans la vie civile après treize années de service militaire, treize campagnes et quatre blessures, il se montra aussi bon citoyen qu’il avait été bon militaire : sa fidélité aux souvenirs de l’Empire lui valut des persécutions, maire de sa commune de Carcès, il fut appelé par l’élection de ces concitoyens a remplacer l’un de ses frères au Conseil Général du Var et fut promu Chevalier de la Légion d’honneur par décret du 6 novembre 1850. Son fils Amédée fut bientôt confié au collège de Lorgues où il multiplia les exemples d’édification. Ayant annoncé à ses parents son désir d’être prêtre, il entra au grand séminaire de Fréjus en octobre 1828 où, là encore par son exemplarité, il mérita de ses camarades le surnom de « saint Louis de Gonzague ». Une fois ordonné, on envoya l’abbé Jaubert comme vicaire à Roquebrune ; il ne tarda pas à y succéder à son curé et établit dans sa paroisse les Frères de Saint-Gabriel à ses propres frais. Le 22 janvier 1850 l’édifiant et généreux pasteur était donné à la pauvre paroisse de Rians. Il s’y donna tout entier, sa charité et ses multiples sacrifices contribuèrent à enrichir les fonds pour la construction de la nouvelle église ; il n’en verra pas l’édification mais eut la consolation de savoir qu’avec l’apport du docteur Tardieu (frère du chanoine), ses murs allaient bientôt sortir de terre. Entre-temps, le chanoine Jaubert (il avait été promu chanoine honoraire en 1856) avait été transféré à Fréjus et installé comme archiprêtre le 8 janvier 1862 à la suite du chanoine Tardieu précisément. Il fut alors admis comme titulaire au chapitre, la même année. Malade depuis longtemps, il reçut les derniers sacrements des mains de Monseigneur Jordany en présence du chapitre et de membres du clergé de la ville le mardi 3 février 1871 ; il voulut à cette occasion demander pardon à tous ses paroissiens, et rendit pieusement son âme à Dieu le samedi suivant, 7 février, à Fréjus. On ne trouva chez lui que son dernier trimestre : le charitable pasteur avait tout donné aux pauvres.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
