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Sede vacante

Image1La mort du pape François ce lundi de Pâques inaugure le temps de la vacance du siège de Pierre (en latin sede vacante), rituellement rythmé par les célébrations codifiées plus récemment par le pape saint Jean-Paul II (constitution apostolique Universi Dominici gregis du 22 février 1996) et adaptées par le pape François en 2024. Ce temps est d’abord celui de la prière instante de toute l’Eglise pour que le choix qui sera fait du successeur serve « le salut des âmes qui doit toujours être la loi suprême dans l’Eglise ».

Le décès du pape est constaté par le camerlingue de la sainte Eglise romaine, le cardinal irlando américain Kevin Farrell dans la chapelle où son corps est immédiatement déposé dans un cercueil de chêne zingué (l’usage des trois cercueils de cyprès, de plomb et de chêne ayant été aboli par les récentes dispositions du pape François).

Le même prélat, chargé d’organiser le conclave et d’assurer en quelque sorte l’intérim avec le doyen du Sacré collège scelle alors le bureau et la chambre du pape défunt après avoir annulé en le rayant l’Anneau du pêcheur et le sceau de plomb qui servaient à authentifier les documents pontificaux.

Le cardinal camerlingue informe de la vacance le cardinal vicaire de Rome ainsi que le corps diplomatique et invite tous les cardinaux à se rendre dans la Ville éternelle. C’est à eux, en effet qu’est confié le gouvernement de l’Eglise, qui n’ont cependant aucune autorité pour accomplir les actes réservés au souverain pontife, se contentant d’expédier les affaires courantes ou plus urgentes.

La porte de bronze qui donne accès au Palais apostolique ferme l’un de ses deux vantaux en signe de deuil, les armoiries pontificales font place notamment sur les monnaies et les timbres émis à ce moment à l’ombrellino surmontant les deux clefs, symbole de la vacance papale.

La dépouille du pape défunt est transportée dans la basilique Saint-Pierre où elle est exposée à la vénération des fidèles dans le cercueil ouvert (et non plus sur un catafalque comme pour ses prédécesseurs) qui sera fermé la veille de l’inhumation qui doit avoir lieu entre le quatrième et le sixième jour après sa mort.

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Les dernières promotions

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2022

Le mercredi 27 avril 2022, en la solennité de la dédicace de la cathédrale de Toulon, Mgr Rey a installé le chanoine Michaël Nachez à la cathédrale Notre-Dame de la Seds.

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2018

Le mercredi 3 octobre 2018, en la fête de saint Cyprien, Mgr Rey a installé le chanoine Charles Mallard à la cathédrale Notre-Dame de la Seds.

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2017

Le mercredi 26 avril 2017, Mgr Rey a installé deux nouveaux chanoines honoraires qui ont reçu à cette occasion les insignes de leur nouvelle fonction dans la cathédrale Notre-Dame de la Seds.        

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2016

Le 19 mars 2016, Mgr Rey a nommé cinq nouveaux chanoines, trois chanoines titulaires et deux honoraires, qui furent installés le 23 juin suivant dans la cathédrale Notre-Dame de la Seds.            

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Les publications

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Morale, histoire, théologie, spiritualité, les chanoines continuent d’apporter leur contribution à la vie du diocèse également par leur recherche et leurs travaux intellectuels.

On trouvera dans cette rubrique quelques références aux publications qui ont vu le jour ces dernières années, même si la liste n’est pas exhaustive.

 

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Famille BonaudBonaud blason

La famille Bonaud est établie à Fréjus et en tient les premiers rangs au XVIème siècle. Sa présence autour du chapitre est un signe de son ascension : outre les quatre chanoines Pierre, Jacques, Honnoré et Gaspard, on voit un Antoine Bonaud, décédé en 1563, sous-sacristain de la cathédrale et également vicaire de Bagnols, c’est probablement lui (« Antoine Bonaud, de Fréjus ») qui fut maître d’école à Seillans en 1553-1554 ; puis Jean-Jacques Bonaud, prêtre bénéficier de la cathédrale décédé le 13 juin 1592 ; ou encore Guillaume Bonaud, bénéficier de la cathédrale, décédé le 11 novembre 1617 ; Honnoré Bonaud, fils de Jacques et de Jeanne bonaudbisde Chapus, docteur en théologie : il porte avec celui de prêtre bénéficier de l’église cathédrale, le titre de seigneur de Saint-Pons qu’il a hérité de Françoise de Gattus (morte en janvier 1642), qui avait épousé en 1581 son grand-père Pierre Bonaud, notaire royal et greffier de Fréjus ; cet Honnoré Bonaud, qualifié encore de "directeur de la dévotion de l'Enfant Jésus", meurt le 28 octobre 1697.

Les Bonaud sont alliés aux Camelin et aux Gaybier (famille de la mère de l'évêque Pierre Camelin) : Pierre Bonaud qui figure le 22 novembre 1579 comme parrain de baptême de Pierre Camelin, le futur évêque, est avocat au parlement d’Aix où désormais se poursuivra l’histoire familiale qui ne compte plus les jurisconsultes et magistrats à la cour des Comptes d’Aix. Cependant à Fréjus, Jean Bonaud, notaire royal, époux d'Anthonone Camelin, est encore premier consul de la ville en 1591.

Pierre Bonaud occupe une stalle au chapitre de Fréjus pendant une cinquantaine d'années, en plein coeur du XVIème siècle. Il est né au début du siècle : ses parents Guillaume (fils de Frédéric et d’Honnorade Crotte) et Jeanne Richard se sont mariés le 22 octobre 1503. Le 17 avril 1521, Pierre Bonaud dépose son testament auprès de Maître Gabriel Clémens, notaire à Fréjus, il y est déjà qualifié de chanoine et seigneur de la Bastide-Esclapon; le document évoque ses deux frères François et Bernardin. A Noël 1565 le fils de ce dernier, Joseph de Bonaud, seigneur de la Bastide-Esclapon, l’institue légataire de ses biens avec son frère, en cas de décès de ses enfants : « en cas que tous deux décèdent, [seront héritiers universels] noble messire Pierre Bonaud aussi sieur de la Bastide d'Esclapon, chanoine de la cathédrale de Fréjus et François Bonaud mes oncles paternels à parts égales. » Le chanoine Pierre Bonaud apporte alors son aide à l’administration du diocèse au cours de la vacance de 1564-1566. Il est nommé vicaire général par le nouvel évêque Bertrand de Romans, le jour même où celui-ci fait prendre possession de son siège par son frère, Pierre d’Agout, le 20 octobre 1566 (il est à noter que leur frère Cyprien épousera une Honorade de Bonaud le 19 janvier 1568). Le chanoine Pierre Bonaud est attesté comme prieur de Puget, prébende attachée à la stalle de chanoine sacristain, de 1564 à 1571, année probable de sa mort, et laisse par testament son calice à cette église. Le chanoine Pierre Bonaud, sieur de la Bastide et vicaire général signait encore au bas de la transaction entre l'évêque et la communauté de Fayence le 21 février 1570. Illustrant les liens familiaux qui se tissent autour du chapitre, on notera le mariage d’une des sœurs du chanoine Pierre Bonaud, Anthorone, avec Paulet, le frère du chanoine Jean Gaybier (une autre, Gasparde, avait épousé Honoré de Guérin en 1529).

Jacques Bonaud (1622-1679). Né le 21 décembre 1622 et baptisé le 26 à la cathédrale de Fréjus, il est le fils du notaire royal Honoré Bonaud (lui-même fils de Pierre et de Françoise de Gattus) et de Jeanne d'Ecclesia. Il est agrégé très jeune au chapitre puisqu'attesté comme chanoine au moins depuis le 25 juillet 1643 où il est parrain de Madeleine Marenque, à la cathédrale de Fréjus. Comme plus ancien des chanoines, on le voit occupé à récupérer en vain le droit de nommer à la stalle pourtant résignée en 1668 par Pierre Antelmi en faveur de son neveu Joseph. Lui-même occupe celle qui est attachée au prieuré de Figanières. Il meurt à Fréjus, le 8 août 1679 et on l’enterre dans une des tombes canoniales du chœur de la cathédrale.

Honnoré Bonaud (ca 1660-1725). A ne pas confondre avec son homonyme, bénéficier mort en 1697, Honnoré Bonaud est chanoine de la cathédrale depuis 1676, il a alors une quinzaine d’années ! Il restera sous-diacre toute sa vie... Signature du chanoine Honnoré Bonaud (1703)On le voit être parrain d’Honnorade Bonaud, fille de Pierre et de Claire Ricard, le 24 juin 1680, ou de Gabrielle Attanoux, sœur des deux chanoines Attanoux, le 9 novembre 1700. Il assiste au mariage de Jean Villy et d’Angélique Alziary en 1703. Il meurt le 13 janvier 1725 et reçoit sa sépulture dans le chœur de la cathédrale.

Gaspard Bonaud (1668-1729). Il est vraisemblablement le fils du cousin germain du chanoine Jacques Bonaud, Pierre Bonaud, conseiller du roi et auditeur en la cour des comptes, et de Françoise de Béraud. Né à Aix, il est baptisé le même jour, 23 août 1668, à l'église de la Madeleine. Il est qualifié de prêtre lors du baptême de ses nièce et neveu, respectivement le 8 août 1705 et le 20 avril 1712, dans la même église. Ce n'est donc que plus tard qu'il accède au chapitre de Fréjus où il meurt avec le titre de chanoine de la cathédrale, le 17 août 1729, à l'âge de soixante ans. Le chanoine Gaspard Bonaud est inhumé, lui aussi, dans une des tombes du chœur.

Famille Attanoux

Blason famille AttanouxJoseph Attanoux (1664-1710), avocat à la cour et fils d’avocat, d’une famille implantée sur Roquebrune, épouse à Fréjus le 7 novembre 1689 Françoise d

e Camelin (1664-1749). Elle est la propre nièce des chanoines Pierre et Bernard Camelin, et l’archidiacre Jean, son grand-oncle, est son parrain. (Témoignent des liens régulièrement tissés entre les familles Attanoux et Camelin, le mariage en 1678 de la sœur de Joseph Attanoux, Anne, avec Jacques Camelin, de la branche issue de Thomas Camelin, avec dispense de consanguinité, et en 1700, de Joseph Camelin, viguier de Fréjus, avec Thérèse d’At

tanoux, fille d’Etienne, maire de Fréjus, et de Claire Bonaud).

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Joseph et Françoise Attanoux donneront naissance à huit enfants dont les deux derniers :

François-Jacques Attanoux, né à Fréjus le 26 octobre 1702. Quoique resté sous-diacre jusqu'à sa mort, il est prieur de Notre-Dame de Vallauris, à Trans, de 1719 à 1734, prébende qu'il cède alors à son frère.

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Il est attesté comme chanoine au moins depuis 1723. En janvier 1738, il présente au baptême sa filleule Claudine Mège, le 13 février 1743, Marie-Angélique de Camelin et le 6 novembre 1746, Jacques Marie d'Espitalier ; au chapitre il remplira la fonction de capiscol à la suite de Joseph-Paul d'Espagnet (au moins depuis 1757). Il meurt le 23 décembre 1778.

 

 Son frère, Jean-Joseph Attanoux, né à Fréjus le 7 mai 1704, il assume de 1734 à 1736 le prieuré de Notre-Dame de Vallauris, qu'il tient de son frère. Il devient chanoine théologal (il est docteur en théologie) en 1766ATTnveau, avec la prébende de prieur-décimateur de Comps. Il résigne sa stalle alors qu'il est malade et sent sa fin prochaine, le 14 janvier 1777 et meurt quelques mois avant son frère aîné, le 15 avril 1778. Tous les deux sont inhumés au cimetière de la paroisse.

Famille Robion

Blason de la famille de Robion

Les Robion constituent une famille bourgeoise bien assise de Moustiers quand Pierre y naît vers 1620. Son parcours ne sera peut-être pas étranger à l’ascension sociale qui mènera les Robion (parfois Roubion et bientôt de Robion) à une position dominante.

Pierre Robion (ca 1620-1706)

Pierre entre en effet dans les ordres et accède à la charge de chapelain du roi, dans laquelle il est attesté pour les années 1665, 1672, 1677, 1678, 1682, à chaque fois pour le deuxième trimestre de l’année*. Cette dernière année, il sert encore à la Maison du roi en qualité de chanoine de Fréjus et la dignité de sacristain. C’est ce titre qu’il porte au baptême de Pierre, fils d’André et d’Anne de Bertet, le petit frère du chanoine Antoine Robion, dont il est le parrain, célébré à Fréjus le 20 mars 1695. Comme sacristain, il bénéficie de la prébende de Puget qui lui vaut en 1694 une délégation de ses habitants pour faire les réparations nécessaires à l'église, au cimetière et aux ornements du culte, conformémemnt à une sentence de visite datant du 3 janvier 1683. Le chanoine Robion revient finir ses jours dans sa ville natale de Moustiers. Malade, il reçoit les derniers sacrements et meurt le 16 février 1706. L’ « ancien chapelain » de Louis XIV, « jadis sacristain » de Fréjus, y est enterré au pied du chœur de l’église paroissiale.

* Les huit chapelains du roi assuraient pendant trois mois par quartier la messe basse quotidienne à laquelle assistait le souverain, à l’exclusion de tout autre ecclésiastique. Ils servaient deux à deux : alternativement une semaine sur deux l’un disait la messe tandis que l’autre pouvait se tenir derrière les aumôniers, à la droite du roi. Le chapelain donnait de l’eau bénite à Leurs Majestés avant la messe et leur faisait baiser le corporal à la fin. Les dimanches et fêtes où le roi était placé en bas dans la nef, le chapelain bénissait le pain qui était ensuite présenté au roi. Les chapelains touchaient 240 livres de gages et avaient bouche à cour à la table des aumôniers, lorsqu’ils étaient de quartier.

Antoine Robion (1686-1748).

Lui aussi naît à Moustiers, le 8 juin 1686, d’André (ca 1647-1707), bourgeois de la ville, et d’Anne de Bertet (ca 1663-1720), en qui s’éteint la branche des Bertet de Ségriès, illustrée par son père Guillaume de Bertet de Ségriès, époux d’Anne de Sabran, et issue de son grand-père Pierre de Bertet de Ségriès, époux de Marguerite de Sabran. Les parents d’Antoine Robion se sont mariés à Moustiers le 28 juillet 1681. Planent sur l’enfant deux figures ecclésiastiques exceptionnelles : l’oncle maternel, aumônier ordinaire de Louis XIII et l’oncle paternel, chapelain de Louis XIV…

Le premier, Jean de Bertet (1596-1678), décédé depuis huit ans, est le frère du grand-père d’Anne de Bertet. Prêtre, il était devenu en 1614 prieur commendataire du prieuré de Moustiers, où il avait établi sa résidence. Il était par ailleurs docteur en droits, protonotaire apostolique, élu agent général du clergé de France lors de l’assemblée provinciale d’Aix le 11 mars 1625 pour entrer en fonctions l’année suivante, nommé conseiller et aumônier ordinaire du roi** en 1634 ; il refusa l’évêché de Grasse qui lui était proposé en 1636 ; seigneur de la Clue, il est déchargé du droit de franc-fief le 30 mars 1657, et fait donation de cette terre et seigneurie à son neveu Guillaume de Bertet le 2 septembre 1657, qui est juge et viguier de Moustiers ; c’est son épouse, Marguerite de Thomas, qui est la marraine d’Antoine Robion. Ce Jean de Bertet résigne encore son prieuré en 1670 à son autre neveu, Antoine de Bertet, lui aussi docteur ès droits, et c’est lui qui est le parrain d’Antoine, au jour de son baptême, le lendemain de sa naissance.

Le second est Messire Pierre Robion (cf supra), probablement grand-oncle direct d’Antoine.

Riche de cette double ascendance, Antoine accède à son tour à la stalle de chanoine sacristain de Fréjus, sans doute résignée à son profit à la veille de sa mort par Messire Pierre Robion dont on dit alors qu’il était « jadis sacristain de l’égliserobion cathédrale de Fréjus ». En effet, Antoine Robion est déjà chanoine sacristain de Fréjus, prébendé au lieu du Puget en 1708 quand il obtient une décharge de décimes avec nombres d'autres bénéficiers. Avec ce titre de sacristain, il assiste comme parrain, au baptême de sa nièce, Rossoline-Thérèse de Suffret à Fréjus, le 20 avril 1710.  Le 16 octobre 1717 il baptise sa petite-nièce et filleule Marie-Thérèse de Suffret en qualité de « grand vicaire de ce diocèse, chanoine sacristain de cette cathédrale et abbé commendataire de Clausonne ». Il vient d’acquérir en effet ce bénéfice abbatial où il succède à Elzéar de Grimaldi  qui avait marié sa nièce avec Charles d’Olivary (le neveu du capiscol), à Fréjus le 12 novembre 1711. Mais il se démettra de ce bénéfice (pas avant le 5 avril 1745 toutefois, date à laquelle il baptise une autre petite-nièce, avec ces titres) au profit d’Etienne de l’Isle, vicaire général de Gap : même si l’abbaye de Clausonne, située au pied de la Montagne d’Aujour, au nord de Sisteron, est depuis longtemps ruinée et désertée, elle représente encore un bénéfice substantiel. Il restera cependant vicaire général de Mgr du Bellay et lorsqu’il meurt à Fréjus le 31 décembre 1748, il est toujours titulaire de la stalle de sacristain de la cathédrale. Il y est enterré le 1er janvier 1749 dans une des tombes des chanoines, située dans le chœur.

** Les aumôniers ordinaires avaient la qualité de conseiller du roi, ils l’accompagnaient par quartier depuis la prière du lever à celle du soir, assistant aux offices et à la table du roi.

Suffret 1La sœur aînée d’Antoine Robion, Rosoline, avait épousé à Moustiers, le 19 avril 1703 Louis Suffret, fils de César, « conseiller du roi, lieutenant général civil et criminel en la marine et amirauté des mers de Levant au siège de la ville de Fréjus » et d’Anne de Villeneuve. De ce couple naîtra le 5 avril 1716 Louis Suffret ; son parrain sera son frère aîné, César-François et sa marraine, sa grand-mère maternelle, Anne de Bertet. A son tour, Louis Suffret deviendra chanoine sacristain de la cathédrale de Fréjus, où il meurt le 22 janvier 1786. (cf Suffret)

Famille de Suffret

 

La famille tropézienne de Suffret est impliquée dans l'histoire du chapitre qui est aussi pour elle un moyen de s'affirmer à Fréjus. Un Louis de  Suffret est ainsi "rentier général du chapitre", chargé d'en superviser la gestion, qui meurt le 20 octobre 1683 à Fréjus et est inhumé le même jour dans l'église des Observantins. Sur trois générations, ils occuperont une stalle au choeur de la cathédrale, de la fin du XVIIème siècle à la veille de la Révolution.

Joseph de Suffret, l'aîné       

Joseph de Suffret, fils de Louis de Suffret et de Louise d'Isnard, chanoine de la cathédrale, est parrain de son neveu Joseph, fils de son frère César (1646-1711), lieutenant général de l'amirauté de Fréjus et d'Anne de Villeneuve, à Fréjus le 9 avril 1681.

Joseph de Suffret, le jeune  (1681-17  )

Ce Joseph, né et baptisé à Fréjus le 9 avril 1681, fils de César-Louis, avocat en la Cour, et d'Anne de Villeneuve, deviendra chanoine à son tour, recevant la stalle de son oncle, et la transmettant ensuite à son neveu. 

Louis de Suffret (1716-1787)

SuffretLouis de Suffret (ou Suffret) naît le 5 avril 1716 à Fréjus. Il est le fils de Louis, bourgeois de la ville, et de Rosoline de Roubion (1682-1718).

Ce Louis Suffret (1675-1744) est juge, puis devient subdélégué de l’intendant de Provence, avant de succéder dans la fonction de lieutenant général de l’amirauté de Fréjus à son père César.

La marraine, Anne de Bertet, est la grand-mère maternelle de l’enfant, dernière représentante de la branche des Bertet de Ségriès, elle eut de son époux, André Roubion, plusieurs enfants : Rosoline (1682-1718), Antoine (1686-1748), Jean-François (1693-1693), Pierre (1695-1696) et Marguerite (née en 1699). L’oncle Antoine Robion a été chanoine sacristain de Fréjus, à la suite de son propre grand-oncle, Pierre Robion.

Le parrain, César-François de Suffret (1705-1778), est le frère aîné de l’enfant. Il épousera Anne de Camelin du Revest et sera nommé subdélégué de l’intendant de Provence pour la ville de Fréjus avant de cumuler, comme son père, cette charge avec celle de lieutenant général de l’amirauté. Son engagement lors de l’invasion des troupes austro-piémontaises en 1746-1747, lui vaudra des Lettres d’anoblissement en janvier 1748. C’est encore lui qui fera édifier pour sa famille vers 1750 l'hôtel particulier connu aujourd’hui sous le nom d’Hôtel des Quatre saisons, où descendra un jour le pape Pie VII…suffret louis

Louis de Suffret, son filleul, entre dans les ordres, devient prêtre et «docteur de la maison et société de Sorbonne», vicaire général du diocèse de Toulon (il l’est en 1746 au baptême de sa nièce et filleule Marie-Anne), puis devient chanoine de Fréjus (il l’est en juillet 1749 au baptême de sa soeur, Marie-Ursule-Euphémie, dont il est également parrain), où il assumera la même dignité de sacristain, que ses oncles. C'est en qualité de recteur de la confrérie des pénitents Blancs de Fréjus, qu'il baptise en la cathédrale Marianne Hermier, le 16 septembre 1773. Messire Louis de Suffret meurt à Fréjus le 22 janvier 1786. Il est inhumé le lendemain au cimetière de la paroisse.

 

Famille Camelin

camelinLa famille Camelin est une famille de marchands italiens, au nom francisé, probablement établie à Fréjus à l’aube du XVIe siècle. Le chanoine Espitalier précise qu’ils avaient ouvert à Fréjus un commerce de mercerie et qu’en 1544 cinq membres de la famille étaient encore employés à cette activité : André, Etienne, Lombard, Thomas et Jacques. Leur condition ne les a pas empêchés d'atteindre en peu de temps aux plus hautes fonctions de la cité.

Les deux derniers au moins sont frères puisqu’on voit Thomas remplacer son frère Jacques lors d’un baptême en la cathédrale le 27 août 1547 ; ils épouseront d'ailleurs les deux soeurs : Catherine et Jeannette Borrel.

Thomas exerce à Fréjus la fonction de trésorier, il meurt assez jeune, au début des années 1560, laissant à son épouse, Catherine Borrel, originaire de Draguignan, des enfants en bas âge, notamment Lombard et Etienne. Blason Camelin2 Ce dernier fera une belle carrière : maître du port, consul, viguier il meurt le 6 septembre 1638. De sa nombreuse descendance seront issus Jacques, son fils, notaire, de qui naîtra Barthélémy, receveur des décimes. Il semble que ce soit de cette branche que proviennent les deux bénéficiers de la camecathédrale : Honoré Camelin (cité dans les années 1670/1680) et Marc (ou Marc-Antoine) Camelin (1661-1713).

Jacques, frère de Thomas, est fermier des droits du roi à Fréjus en 1553 puis trésorier en 1565, premier consul en 1570, lieutenant du viguier royal à partir du 18 juillet 1574, puis viguier de 1575 à 1588, il meurt le 9 juin 1603. A plusieurs reprises les documents le saluent du qualificatif de « nobilis » et à sa mort, d’ « illustris dominus ». Il avait été marié une première fois puis, devenu veuf épousa en secondes noces, en 1572, Anthonone Mottet, veuve de Marc Gaybier. Du premier lit, il eut au moins trois enfants dont Barthélémy, qui deviendra évêque et Georges († 1626), viguier puis consul, qui donnera naissance à l’évêque Pierre et à Jacques (ca 1586-1672), receveur des décimes puis viguier, qui portera le titre d’écuyer*. Ce Jacques est le père de nombreux enfants dont les chanoines Jean et Joseph, ainsi que Gilles (1614-1660), qui donnera naissance aux chanoines Pierre et Bernard. Françoise de Camelin (1664-1749), la mère des deux chanoines Attanoux est leur nièce.

* Avec beaucoup de fantaisie et sans signification particulière, la famille s’écrira indifféremment  « Camelin » ou « de Camelin ». Le titre d’écuyer pour Jacques (ca 1586-1672) est la première apparition d’une prétention de noblesse. Son fils Barthélémy (1625- ) fera même l'objet d'une condamnation pour agrégation abusive au second ordre le 14 janvier 1668. Son fils Joseph (1676-1748) mettra fin à ces incertitudes familiales en obtenant finalement des lettres d'anoblissement en 1727, le dossier constitué en vue de cette reconnaissance fait état de l’ancienneté de la famille Camelin à Fréjus et de l’illustration que lui apportèrent les deux évêques Barthélémy et Pierre.

Barthélémy Camelin, chanoine (1577-1605), et évêque (1599-1637) de Fréjus.

Barthelemy Camelin Il nait en 1562, fils de Jacques Camelin, viguier de Fréjus, et de Jeannette Borrel. Il est tonsuré le 10 mars 1569 des mains de Bertrand de Romans, obtient une licence en droit canon et le 24 mai 1577 devient chanoine par la résignation en sa faveur de François de Grasse. Chef de file du parti dissident du chapitre qui demeure à Fréjus durant les troubles civils entre 1591 et 1593, il s’y fait élire vicaire capitulaire en compétition avec le chanoine Hélion Mosson. C'est ainsi qu'il est qualifié de "vicarius generalis, sede vacante" quand il présente au baptême sa nièce et filleule Marguerite Camelin, le 1er janvier 1593. Par l’intermédiaire d’une de ses sœurs, Marguerite, épouse du capitaine Gabriel Planchier qui servait sous les ordres de Crillon, il obtient d’Henri IV sa nomination comme évêque de Fréjus en 1594, contre l’évêque nommé par Rome. Cet évêque, Gérard Bellenger, meurt à Paris le 12 janvier 1596, le Parlement accepte d’enregistrer sa nomination le 24 mars 1597, et Clément VIII la confirme le 1er septembre 1599. Il fait prendre possession par Nicolas Antelmy, bénéficier de la cathédrale, le 14 décembre 1599, reçoit l’ordination sacerdotale et célèbre sa première messe à la cathédrale le 6 janvier 1600, il y est enfin sacré le 30 janvier suivant par Guillaume Le Blanc, évêque de Grasse, assisté de Clément Isnard, évêque de Glandèves et de Gilles de Seytres, évêque de Toulon. Barthelemy CamelinIl résigne la stalle d’archidiacre sur laquelle il avait fait main basse à la mort d’Hélion Mosson le 28 mars 1596, en faveur de son neveu Pierre qu’il ordonne prêtre le 17 décembre 1605. Après un épiscopat fructueux, il meurt à Fréjus le 15 juin 1637, muni des sacrements de l’Eglise, et est inhumé dès le lendemain dans la cathédrale. Son neveu fait sculpter et placer au-dessus de sa tombe son orant.

Pierre Camelin, chanoine, puis évêque (1637-1654) de Fréjus.

Pierre Camelin Neveu de Mgr Barthélémy Camelin, Pierre est baptisé à sa naissance dans la cathédrale de Fréjus, le 22 novembre 1579. Son père est Georges Camelin, viguier, et sa mère s’appelle Jeanne Gaybier. De cette famille est issu le chanoine Jean Gaybier, qui occupait jadis une stalle au chapitre, jusqu’à sa mort en octobre 1558, et Bernardin Gaybier, sieur de Callian, qui a épousé celle qui deviendra la marraine de Pierre Camelin : Anne de Veteris, fille d’un conseiller du roi au parlement de Provence. Ce Bernardin Gaybier était fils de Michel Gaybier et de Catherine Bonaud. Quant à cette famille Bonaud, dont vient encore le parrain de Pierre : Pierre Bonaud, avocat au parlement, nous savons qu’elle était également représentée au chapitre par le chanoine Pierre Bonaud, actif dans les années 1550-1560. Le jeu des alliances familiales semble déterminant dans l’ascension des Camelin, et le chapitre représente un enjeu du postionnement social.

Pierre est tonsuré le 7 avril 1593, conquiert le doctorat in utroque après des études à Avignon et reçoit l’ordination sacerdotale des mains de son oncle, Barthélémy, le 17 décembre 1605. Il avait déjà obtenu de lui la dignité d’archidiacre avec laquelle il parait au baptême de sa filleule, Camille Bonaud, le 20 février 1600 ; il sera ensuite nommé vicaire général et official. Pierre, qui avait été gratifié la veille du titre d’évêque in partibus de Philadelphie, est sacré dans la cathédrale coadjuteur de Fréjus le 5 décembre 1621, par son oncle qui était assisté d’Octave Isnard, évêque de Glandèves et de Louis Duchaine, évêque d’Argos, coadjuteur de Senez. La mort de Barthélémy, le 12 juin 1637, lui permet de commencer véritablement son ministère épiscopal et de prendre possession le 5 juillet suivant. Il meurt le 4 février 1654 après avoir reçu les sacrements et est inhumé auprès de son oncle, dans la chapelle Notre-Dame du Rosaire, de la cathédrale, devenue le lieu de sépulture de toute la famille.

Jean Camelin, (1616-    ), chanoine.

Jean Camelin est le fils de Jacques (ca 1586-1672), receveur des décimes et frère de l’évêque Pierre Camelin, et de sa première épouse, Camille de Nigris, morte le 10 mars 1625. Il est né le 5 février 1616 et baptisé le 9. Est-ce le Jean Camelin qui apparaît déjà avec la qualité de chanoine le 24 août 1626 au mariage de maître Guillaume Dolle, qui est parrain, le 19 décembre de la même année de Gasparde de Caprilis, fille d'Antoine et de Louise Gaibier et le 20 mars 1628, de Jean Peyroncelli puis le 20 janvier 1631, de Jean Francolis ? Il est attesté comme archidiacre le 7 novembre 1639 pour le baptême de Jean Giraud, puis le 8 janvier 1640 lorsqu'il parraine Jean Angles, on le retrouve avec la même qualité jusqu'en 1664 (il est parrain le 26 février), puis de nouveau "messire Jean de Camelin, chanoine en la présente église", est parrain le 25 février 1667. Il est par ailleurs docteur en droit et protonotaire du Saint-Siège.

Joseph Camelin (1621-1667), chanoine

Son frère, Joseph, est né le 31 octobre 1621. Il meurt le 3 mai 1667, muni des sacrements, et est inhumé le lendemain dans le tombeau des chanoines, au chœur de la cathédrale, sous la présidence de Mgr Zongo Ondedei. Il était chanoine au moins depuis octobre 1639, où il est parrain de Joseph Amic ; il l'est encore en février 1640, de Joseph Girard puis l'année suivante de son neveu Joseph, fils de Pierre et de Françoise Bonaud. On le trouve qualifié de « doyen de la cathédrale » dans son acte mortuaire, alors que le prévôt est encore pour de nombreuses années Jean de Coriolis.

Pierre Camelin (1648-1719), chanoine

On l’a qualifié de neveu de Mgr Pierre Camelin, il en est plus exactement le petit-neveu. Fils de Gilles Camelin (1614-1660) et de Gabrielle de Flotte, son acte de baptême, du 7 octobre 1648,  porte les noms de ses parrain et marraine : « Révérend Père en Christ Monseigneur Mgr Pierre de Camelin, évêque et seigneur temporel de Fréjus, et Françoise Bonaud, femme de Pierre Camelin, neveu du susdit évêque. », le neveu étant l’époux de la marraine et l’oncle du baptisé… Très jeune, il entre au chapitre puisqu’il est déjà chanoine en 1668, il apparaît encore comme tel  au baptême de son filleul Pierre-Jean d’Attanoux le 22 mars 1699. Pierre, désireux d’un idéal supérieur et peut-être pas insensible aux sirènes jansénistes dont la société et le lieu étaient imprégnés, entra à l’Oratoire et se retira à Cotignac sur la fin de ses jours, conservant le prieuré de St-Thomas d'Avaye, à Entrecasteaux et celui de Notre-Dame de Vallauris, à Trans, qu'il avait obtenu en 1667 (il avait été encore prieur prébendé de Comps pour lequel il fut en conflit avec Jean Rabiers en 1683). Signature du chanoine Pierre Camelin (1699)Il fit une mort édifiante, nous dit Girardin : « On le trouva mort à Notre-Dame de Grâce de Cotignac, à genoux devant son crucifix, dans sa chambre ; et on vit renouveler dans sa personne, ce que saint Jérôme raconte de la mort de saint Paul premier ermite », ce qui semble difficilement compatible avec l’acte mortuaire qui précise qu’il mourut, « muni des sacrements ». Celui dont notre historien prétend qu’il « mérite par sa vie remplie de piété, d’avoir place parmi les hommes illustres de sa patrie » fut ensuite inhumé dans le caveau des chanoines de la cathédrale le 21 juin 1719.

Bernard (ou Bernardin) Camelin (1648-1707), chanoine

Blason Bernard de Camelin Il est indissociable de son frère Pierre, qui précède, puisqu’il en est le jumeau, baptisé le même jour. Son parrain fut Bernard, le frère de l’évêque Pierre. A son tour, il occupe une stalle au chapitre et reçoit probablement de son frère démissionnaire la dignité d’archidiacre, au moins depuis 1668 (il n'a pas vingt ans !), qu’il assumera jusqu’à sa mort. On se souvient que son arrière grand-oncle Barthélémy s’était emparé de cette dignité en 1596 et l’avait ensuite transmise à son grand-oncle Pierre en 1605, avant d’être confiée à son oncle Jean. Signature du chanoine Bernard Camelin (1668)Cette succession étonnante n’empêche pas ces hommes de prendre au sérieux leur responsabilité et d’édifier par leur piété. Bernard "de Camelin" est qualifié de vicaire général en 1676, de même pendant la vacance qui suit la mort de Mgr de Clermont-Tonnerre, en 1678 où il est dit "archidiacre, vicaire général et official". Il est toujours vicaire général en 1700. Il rend l’âme le 20 mai 1707 et on l’inhume dans la tombe familiale de la chapelle Notre-Dame du Rosaire.

 

 

Il est à noter que la famille fournira beaucoup d’autres ecclésiastiques dont certains - excepté le premier - de grande valeur : Dom Ange Camelin, religieux profès de Saint-Honorat considéré dans les années 1650 comme "réfractaire, vagabond et menant une vie scandaleuse", destitué de sa charge d'économe ; Messire Pierre de Camelin, docteur in utriusque juris, mort le 22 juillet 1652 ; autre Pierre de Camelin, du clergé de Fréjus, décédé le 4 février 1654; Jacques Camelin qui fut vicaire de Montauroux, mort à Fréjus le 21 octobre 1659 ; le Révérend Père Etienne Camelin décédé le 20 avril 1668 ; l'abbé Honoré Camelin (1653-1726), fils de Charles et d'Elisabeth Brunel, prieur de Châteaudouble en 1690 ; le jeune abbé Antoine Camelin, mort à  24 ans en 1695 ; le Révérend Père Joseph-Annibal de Camelin, cordelier, élu provincial à l’âge de 38 ans et plusieurs fois reconduit, devenu définiteur général de tout l’ordre de saint François, puis commissaire de la Terre-Sainte dans les années 1730-1770 ; Joseph de Camelin, fils de Gilbert et de Catherine Dhourdet, "provincial" de l'abbaye Saint-Hilaire, au diocèse de Carcassonne au milieu du XVIII°s., etc.

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