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Jean Antoine Adolphe Patritti (1850-1926)

Jean Antoine Patritti rLe chanoine Patritti s’inscrit dans une belle histoire familiale qui conduisit son père, Fidèle, sur le territoire du diocèse de Fréjus et Toulon. L’histoire commence dans la bourgade piémontaise de Santa Maria Maggiore située aux confins de la Suisse, sur la route escarpée qui rejoint Domodossola à Locarno. Les chaleureuses façades peintes des maisons révèlent un goût de ses habitants pour la couleur et le dessin. Pietro-Maria Patritti (1748-1807) donne naissance à Fedele Maria l’ancien (1768-1807) qui y exerce le métier de peintre. De son épouse Anna Maria Borgnis, naît Pietro Antonio Maria (1790-1867), peintre lui aussi. C’est ce dernier qui décidera après la mort de son épouse de rejoindre la France pour y exercer ses talents dans la région de Clermont-Ferrand, avant de revenir mourir à son tour au berceau familial. Leur fils, Fedele Maria le jeune, né le 22 août 1811 à Santa Maria Maggiore suivra les traces de son père, dans ce mouvement d’artistes italiens prêts à s’expatrier pour vivre de leurs talents. Fidèle exerce à 22 ans le métier de maître de dessin au petit séminaire de Forcalquier tout en honorant un certain nombre de commandes pour diverses églises de la région (Banon, Saint-Maime, Riez, Thorame-Haute). A Forcalquier, Fidèle a un élève au petit-séminaire François Plaisant, dont le frère Joseph, missionnaire en Birmanie lui commandera un tableau pour sa petite église en planche ; ils ont aussi une sœur, Eulalie qui, le 21 octobre 1846, épousera Fidèle à Jausiers, village d’origine de la famille, au-dessus de Barcelonnette. Fidèle a déjà trente-cinq ans, la jeune fille en a tout juste vingt. Après un bref séjour de quelques mois à Digne, la famille s'installera à Jausiers. Fidèle est cependant sollicité de toutes parts, sillonnant le département et laissant des œuvres dans pas moins d’une cinquantaine de localités des Basses-Alpes. Et c’est en 1859, qu’il va se fixer à Brignoles, où il rejoint son frère Pierre-Marie, lui même peintre, les œuvres de l’un et de l’autre n’étant pas toujours faciles à départager. Fidèle meurt à Brignoles le 17 juillet 1867.

Au foyer de Fidèle et de Marie-Eulalie était né à Digne le 9 février 1850 Jean Antoine Adolphe. Riche de l’héritage familial de part et d’autre, l’enfant entrera au séminaire et sera ordonné prêtre le 8 février 1874. L’abbé Patritti sera, entre autres postes, vicaire à Saint-Maximin, puis à Toulon, desservant de la Plaine-Reynier en 1894, aumônier en 1904, curé doyen de La Seyne en 1906 et installé comme chanoine honoraire le 26 septembre 1907, avec le chanoine Roudier. Il est ensuite nommé doyen de Saint-Louis, à Toulon le 8 décembre 1910, en remplacement du chanoine Blanc. Le chanoine Patritti meurt à Toulon le 14 avril 1926, à l’âge de 76 ans.

On consultera à son sujet le livre de Marius Brémond et Joseph Escudier, M. l’abbé Patritti, chanoine honoraire, curé-doyen de Saint-Louis de Toulon. Fréjus, J.Cisson, 1926.