Annibal Thus (1579-ca 1644)
Annibal Thus naquit à Jouques en juillet 1579 et y reçut le baptême le 12 de ce mois. Il était fils de Monet Thus, maitre charpentier, et d’Anne Vachier. Entré dans les ordres, il étudia à Paris où il fut reçu docteur en théologie. C’est probablement lui qui était détenteur du prieuré de Lucenay-les-Aix (diocèse d’Autun) et fut constitué prieur de la maison des Ursulines qui venait de se fonder à Moulins, pour laquelle il fut député par l’archevêque de Lyon afin de recevoir les vœux de la supérieure et fondatrice, en 1630. Il est encore recteur de Decize, en Nivernais. Prieur de la chapelle Saint-Sébastien de Jouques, il obtient la cure parisienne de Saint-Barthélémy (située sur l’île de la Cité, l’église occupait l’actuelle extrémité sud du tribunal de commerce) au moins depuis 1630. Il est encore curé de cette paroisse le 26 avril 1641 quand il pourvoit aux besoins de son fidèle serviteur qu’il abandonne pour regagner la Provence. Il ne la quittera plus : gestionnaire rigoureux, il se constitue un patrimoine immobilier considérable autour de la bastide de Saint-Antonin, à Jouques, qu’il avait acquise en février 1636 du sieur de Puyloubier. Il y construit une chapelle qu’il dote du nécessaire pour qu’on continue à y célébrer la messe après lui, et y élit sa sépulture. C’est à ce moment qu’il obtient une stalle au chapitre de Fréjus : s’il porte le titre de « chanoine de Fréjus » au moins dès le 17 juin 1641, il n’en jouira pas très longtemps : dans une lettre qu’il adresse à Mgr Pierre Camelin, évêque de Fréjus, le 20 février 1644, il dresse un inventaire d'effets liturgiques, comme en forme de testament, évoquant "la prise de possession du suppliant". Mais le 28 avril 1645, son frère Sébastien se présente comme l’héritier de « feu messire Annibal Thus, vivant, chanoine de l’église cathédrale de Fréjus. » Les descendants de Sébastien maintiennent son souvenir au domaine de Saint-Antonin dont ils sont toujours propriétaires et où il repose en paix. De cette même famille, le diocèse de Fréjus-Toulon garde la mémoire de l'abbé Jean-Joseph Thus, né à Jouques et qui, quoique vicaire constitutionnel de Pourrières, fut guillotiné à Marseille le 16 mars 1794.