Jean-Joseph Revertégat (1838-1910)
Jean-Joseph Revertégat naît à Toulon le 27 décembre 1838, fils de Pierre-Augustin Revertégat, perruquier, et de Claire-Marie-Justine Establier. Il fut un temps professeur au petit séminaire de Brignoles, avant son ordination sacerdotale, le 20 septembre 1862. L’abbé Revertégat fut ensuite nommé vicaire à Roquebrune puis à Fréjus en 1864. Tout en s’occupant du ministère paroissial, il assura les fonctions de pro-secrétaire à l’évêché. En 1883, il fut promu à la fois chanoine honoraire et secrétaire général. Le chanoine Revertégat fut installé le dimanche 7 octobre après avoir fait profession de foi entre les mains du chanoine Laugier, vicaire général, le doyen Barnieu n'étant plus en mesure d'assurer ses fonctions; il officia ensuite solennellement à la grand messe et l'après-midi, aux vêpres. L'évêque se voit refuser par les autorités civiles la stalle de chanoine titulaire qu'il voulait lui attribuer en 1884 sous prétexte qu'il est "impossible d'agréer un candidat aussi hostile au gouvernement". "Le chanoine Revertégat conserva sa charge de secrétaire général de l'évêché durant la vacance qui suivit la mort de Mgr Terris et auprès de son successeur, Mgr Oury qui le nomma chanoine auxiliaire en 1889 puis titulaire l’année suivante (il occupa au Chapitre la stalle de théologal). Cette dernière nomination de chanoine titulaire fut agréée par décret du Président de la République le 17 mars 1890, après trois refus du Préfet (en 1884, 1885, 1890), suite à l'insistance de Mgr Oury. Mgr Mignot le conserva encore un temps comme secrétaire jusqu’en 1894, date à laquelle il demanda à être déchargé de ses fonctions administratives après plus de 25 années au service de l’administration diocésaine, à cause de sa santé altérée depuis deux ans. En avril 1892, il avait été nommé vicaire général honoraire. Voilà comment il décrit ce quart de siècle au service de l'évêché : "Ma journée était alors occupée presque tout entière à transcrire des formules, à faire des dispenses, à compulser quelque dossier, à aligner des chiffres, à coller des bandes, à expédier des plis... Rien en cela pour l'imagination... rien pour le coeur ni pour l'esprit... Je me devais bien quelque dédommagement. Aussi le soir, au sortir de la curie, je rentrais chez moi en chantonnant quelque air de vieux cantique, de vieux Noël (de Saboly, entre autres)." Le chanoine Revertégat fut ensuite nommé doyen du chapitre par ordonnance du 6 octobre 1901 et mourut à Fréjus le 9 mai 1910. Il avait été décoré de l’ordre pontifical « pro Ecclesia et Pontifice » en octobre 1888. On a de lui plusieurs pièces de poésie dont les chants en français et en provençal (varois) pour la quarantaine de Noël, publiés en 1909.