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Pierre-Louis Infernet (1805-1883)

Pierre-Louis Infernet naît à Toulon le 26 avril 1806 ; il est le troisième des onze enfants de Pierre Infernet, cordonnier originaire de Cuers, et de Thérèse Gros, de La Garde. Baptisé à l'église Saint-François, il y est bientôt enfant de choeur. C'est un des prêtres de cette paroisse, l'abbé Carle qui lui donne les premiers rudiments de latin. Il entre ensuite au collège et s'y montre assidu à la congrégation fondée par le curé de Saint-Louis, l'abbé Bouis, en vue de préparer les futurs candidats au sacerdoce. A l'issue de son cours de philosophie il soutint une thèse sur l'immortalité de l'âme que le curé de Sainte-Marie et futur évêque de Fréjus, Mgr Michel, à qui il l'avait offerte, garda toujours précieusement. Après sa formation au grand séminaire de Fréjus, l'abbé Infernet fut ordonné prêtre le 19 décembre 1829 et fut nommé vicaire à Draguignan en janvier 1830 sur les instances de l'abbé Blancard : ce sera le début d’un attachement tout particulier à cette paroisse, qu’il faudra rompre pour devenir curé de Tourves en 1834 où il célbéra le Pardon propre à cette paroisse en 1835 puis affronta l'épidémie de choléra. En 1837, Mgr Wicart le choisit comme supérieur du petit séminaire de Brignoles et, avant de quitter le diocèse en 1845 lui confie la direction du grand séminaire de Fréjus. L’abbé Infernet reçoit la même année le camail de chanoine honoraire. En septembre 1850, il participe comme théologien de Mgr Wicart avec le chanoine Pons au concile provincial d'Aix, qui rétablit la liturgie romaine. Eglise Notre Dame et Saint MichelC’est en 1851, qu’il lui est donné de reprendre le ministère pastoral : le 6 avril, il est installé curé de sa chère paroisse de Draguignan. Il lui consacrera désormais toute l’énergie des années qui lui restent à vivre. Homme de conseil et d’action, il sut diriger la communauté chrétienne qui lui était confiée avec le zèle et la charité d’un bon pasteur. Lors de son passage à Toulon en 1860 Napoléon III signe le décret en vertu duquel le chanoine Infernet reçoit la croix de chevalier de la Légion d’honneur le 19 juillet 1861, en reconnaissance de son action auprès des populations affectées par les épidémies non moins que par les troubles politiques. L’église Notre-Dame et Saint-Michel menaçant ruine dut être fermée le 18 février 1861, le chanoine Infernet qui militait depuis 1858 pour une reconstruction de l’édifice s’engagea totalement dans cette œuvre colossale et sut la mener à bien jusqu’à l'achèvement des travaux en 1869 et l'ouverture au culte l'année suivante. Après avoir célébré la messe pour la dernière fois le 19 décembre 1882, à l’occasion du 53ème anniversaire de son ordination, il dut s’aliter pour ne plus se relever. Il mourut à Draguignan le 10 février 1883. Un an après, on plaça sur le pilier à gauche du sanctuaire de l’église une plaque de marbre qui redit à la fois les vertus du défunt et la vénération de la population à son endroit. Elle portait ces mots :

D.O.M.
PETRI LUDOVICI INFERNET TOLONEN
CANON FOROJUL ARCHIPRESBYT DRACENEN
QUAE MAGIS CORDIBUS QUAM MARMORI
INSCULPTAE MANSURA EST
IS NEMPE VICARIUS HUJUSCE PAROCH ANNIS IV
RECTOR ECCLES TORREVIENSIS III
MODERATOR SEMIN BRINON VIII FOROJUL VERO VI
DEMUM PAROCHUS HUC REDIENS PER XXXII ANNOS
CIVITATIS PASTOR ET PATER JURE FUIT APPELLATUS
AERE PUBLICO ET PRIVATO MIRE CONGESTO
POSTQ EJUS FUNDAMENTA JECIT IPSE DUCIT AD FASTIGIUM
ILLIUSQ JANUAS REGIS GLORIAE APERUIT
V NONAS JULIAS MDCCCLXX
VIR CONSILII PROVIDUS LIBERALIS STRENUUS
USQUE IN SUPREM DIEM CUNCTA ET SEIPS IMPENDENS
OBDORMIVIT IN DNO IV ID FEBR MDCCCLXXXIII
ANNOS NATUS LXXVII MENSES IX DIES XVI
CLERUS POPULUSQ MOERENTES PP
QUI DOMUM DNO AEDIFICAVIT IN TERRIS
ILLI SIT REQUIES IN AETERNIS TABERNACULIS

Ce qui se traduit : « A la mémoire de Pierre-Louis Infernet, de Toulon, chanoine de Fréjus, archiprêtre de Draguignan, dont le nom demeurera gravé dans les cœurs plus encore que sur ce marbre. Vicaire de cette paroisse pendant quatre ans, recteur de l’église de Tourves pendant trois ans, supérieur du séminaire de Brignoles pendant huit ans et de celui de Fréjus pendant six ans, enfin revenu comme curé parmi nous, il mérita pendant trente-deux ans d’être appelé le pasteur et le père de la cité. En des temps difficiles, ayant su merveilleusement recueillir les dons pécuniaires de la libéralité publique et privée, il jeta les fondements de ce temple, l’acheva lui-même, et en ouvrit les portes au Roi de gloire le 29 juin 1870. Prudent et habile, généreux, énergique jusqu’à son dernier jour, donnant tout et se donnant lui-même, il s’endormit dans le Seigneur le 10 février 1883, âgé de soixante-dix-sept ans, neuf mois et seize jours. Le clergé et le peuple ont élevé ce monument de leurs regrets. Il construisit sur terre une maison au Seigneur : qu’il repose en paix dans les tabernacles éternels. »