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Jean-Charles Arnal du Curel (1858-1915), chanoine d'honneur

Blason Jean Charles Arnal du CurelJean-Charles Arnal du Curel naît au Vigan (Gard), le 28 juin 1858, d’une vieille famille cévenole dont les origines connues remontent au XIIème siècle. Jean Arnal (1707-1790), son arrière-grand-père, avait acquis le domaine du Curel, petite seigneurie située sur la commune d'Alzon, qui complètera le patronyme familial à partir de 1862. Son père, Jean-François, est conservateur des Hypothèques, il avait épousé en 1844 Cléone Rigal, fille d’un riche avocat viganais. Jean-Charles est baptisé le 1er juillet 1858, son parrain est son frère Ernest, de onze ans son aîné, et sa marraine, Françoise Rigal, sa grand-mère. Il n’a que six ans quand meurt son père. Sa mère, liée à son compatriote, le Vénérable Père Emmanuel d’Alzon (le fondateur des Assomptionnistes), le seconde dans sa fondation des Oblates de l’Assomption. Jean-Charles ne manque pas de bénéficier de l’ascendant de cette personnalité qui fréquente la maison. Et c’est tout naturellement, qu’après l’école communale du Vigan, il entrera à 12 ans comme pensionnaire au collège de l’Assomption de Nîmes où il pourra profiter de la protection de son supérieur. Après le baccalauréat, il suit des études de droit à Montpellier, et, muni de son diplôme, occupe plusieurs postes d'attaché de préfecture. Conjointement il fonde avec son frère et trois prêtres cévenols un journal de défense religieuse et sociale intitulé « Le Viganais » dans lequel il s’exprime avec facilité, clarté et élégance. Quand il manifeste son désir d’entrer dans les ordres en 1886, on l’envoie au séminaire français de Rome où il se lie d’amitié avec Rafael Merry del Val, le futur secrétaire d’Etat de saint Pie X. Ordonné prêtre le 21 décembre 1889, il est nommé vicaire à la cathédrale de Nîmes. Pendant sept ans, il s’y fait apprécier par ses talents d’orateur, sa générosité et son attention aux pauvres, son affabilité et sa jovialité. Le nouvel évêque de Nîmes, Mgr Béguinot en fit son secrétaire particulier, en lui ajoutant bientôt la fonction de secrétaire général de l’évêché et le titre de chanoine honoraire. Le 20 novembre 1899, il devient chanoine prébendé et le 12 mars 1901, vicaire général honoraire et bientôt titulaire, le 16 octobre 1902. De ses deniers, il maintient vaille que vaille la possibilité d’un enseignement libre malgré les destructions de la politique de M Combes, en finançant l’Institut Fénelon. Jean Charles Arnal du CurelLe 2 octobre 1903, sur la suggestion du nouveau secrétaire d’Etat, le chanoine Arnal est nommé évêque de Monaco et sacré le 8 novembre suivant dans la cathédrale de Nimes par Mgr Béguinot. Installé désormais dans une situation autrement enviable que celle de ses confrères français en butte à la montée de l'anticléricalisme, jouissant d'une fortune personnelle non négligeable, il continue d'aider ses oeuvres nîmoises et méritera à sa mort, selon le Journal de Monaco "le titre de Père des pauvres". Il exprimait un jour à Mgr Guillibert, évêque de Fréjus, la motivation profonde qui l’animait et auquel il consacra tous les moyens qui étaient les siens : « On croit que je me plais à cette vie large : ici, c’est le plus sérieux des apostolats : je réunis tous ces gens pour mieux les unir, pour les tourner vers Dieu et vers les œuvres de bien ». Malade depuis deux ans et revenu se reposer à Nîmes au mois de mai 1915, "le bon Monsieur du Curel" y meurt le 5 juin, à moins de 57 ans. Au service de quarantaine célébré à Monaco, Mgr Guillibert (qui l’avait fait chanoine d’honneur de Fréjus en 1912) prononce le 8 juillet l’éloge du défunt, décrivant l’impulsion qu’il avait donnée à son diocèse en développant la vie religieuse, en amplifiant les œuvres, en créant une nouvelle paroisse et en appelant les fidèles à l’apostolat et à la charité, et faisant surtout ressortir sa grande bonté, sa courtoisie et sa bienveillance envers tous.

On consultera à son sujet la brochure du Père René Guignot intitulé Jean-Charles Arnal du Curel (1858-1915) un prêtre viganais devenu évêque de Monaco, diocèse de Nimes, mai 2015.