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Emile Jourdan (1846-1919)

Emile-Alban Jourdan naît à Pontevès le 23 juin 1846. Après ses études cléricales, trop jeune pour être ordonné prêtre (il n’avait que vingt-deux ans), il fut envoyé comme surveillant au Petit Séminaire de Brignoles où il avait été jadis élève. Il y resta encore, après son ordination sacerdotale, le 11 septembre 1870, à la demande du supérieur, l’abbé Manfrédi. C’est à son départ que le jeune abbé Jourdan put être affecté au service paroissial. En 1873, il fut nommé vicaire à Flayosc, puis curé de Tourtour, de Villecroze en 1885 et enfin doyen de Besse à partir du 1er juin 1897. Son ministère fut marqué par un paternel amour des âmes qu’il manifestait spécialement dans la visite aux malades ou par sa constance dans la résidence : ses voyages ne le portèrent jamais au-delà de Marseille ou de Nice hormis deux pèlerinages, l’un à Lourdes, l’autre à Paray-le-Monial, encore ne fut-ce que pour trois jours. C’est dans cette paroisse de Besse que l’atteignirent les tracasseries républicaines liées à la séparation de l’Eglise de l’Etat. La municipalité ayant fait sonner les cloches de l’église pour un enterrement civil contre la protestation du curé se conformant en cela à la volonté expresse de l’évêque, la paroisse fut placée sous interdit par Mgr Guillibert, ce qui réduisit l’abbé Jourdan à l’inaction. Lui qui répugnait à envisager son ministère en termes de combat fut meurtri d’être dépossédé de sa cure pour avoir obéi à son évêque. C’est dans ces circonstances qu’il parut bon à Mgr Guillibert de le nommer, le 27 octobre 1907, chanoine honoraire en qualité d’auxiliaire ou d’adjoint du chapitre, c’est-à-dire bénéficiaire d’une expectative comme l’on disait au XVIIIème siècle (nommé « cum jure fruendi proxima sede vacanda ») ; il dut ainsi attendre la mort du chanoine Verlaque pour être installé chanoine titulaire le 20 février 1909. Dans ses nouvelles fonctions, Messire Jourdan fut un modèle pour son assiduité au chœur. Atteint de problèmes visuels depuis plusieurs années, le chanoine Jourdan perdit totalement la vue en 1913. Si cela lui rendit impossible la récitation du nouveau bréviaire et la participation aux heures canoniales, il n’en perdit jamais sa sérénité et son sourire, unissant volontiers sa voix aux offices du dimanche quand les mélodies grégoriennes n’étaient pas de règle. Son ministère de confesseur fut aussi pour lui un lieu de dévouement où il ne négligeait pas sa peine. Au retour des funérailles du chanoine Rouvier, il fut terrassé par la maladie, reçut les sacrements le lendemain et s’éteint à Fréjus le 27 novembre 1919. Il fut enterré le lendemain, 28 novembre.