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Jean-Joseph Archier (1757-1830)

Jean-Joseph Archier nait à Cotignac le 6 mars 1757, il est le fils du notaire royal, puis avocat, Augustin Grégoire Archier, et de Marguerite Madeleine Laurans. Il est baptisé le même jour ; son parrain est greffier de Salernes et sa marraine, l’épouse du greffier de Correns. Après de brillantes études au grand séminaire de Fréjus puis à celui d'Aix Jean-Joseph est reçu docteur en théologie en 1778. Il est ordonné prêtre ensuite dans l'église de Varages et nommé vicaire à Lorgues en 1781. Est-ce par l’intermédiaire du milieu juridique de ses parents ou par le biais de ses études que le jeune ecclésiastique connut l’abbé Joseph Pisani de la Gaude, avocat à la cour des comptes d’Aix ? Toujours est-il que Pisani, nommé évêque de Vence en 1784, attribua en 1787 la cure de sa cité épiscopale à Messire Archier, qu’il aimait et estimait comme un excellent prêtre. Un an plus tard, il le nomme vicaire général.Jean Joseph ARCHIER

Jean Joseph Archier n’avait que trente-deux ans quand la Révolution éclata. Influencé dans un premier temps par l'abbé Honoré Vial, il prête serment à la Constitution civile du clergé le 19 décembre 1790, mais, conscient de son erreur, il se rétracte. Dénoncé comme contre-révolutionnaire, il s'exile avec plusieurs de ses confrères le 21 mai 1791. Réfugié à Villecroze puis à Nice, l'abbé Archier emprunte la route royale et part pour l'Italie au moment où les troupes révolutionnaires envahissent le comté de Nice en octobre 1792. Emigré à Rome, il se met pendant neuf ans au service de communautés religieuses (Sainte-Pudentienne et la Trinité-des-Monts). Passeport ArchierLe passeport reproduit ci-contre et daté du 26 juillet 1797 atteste cependant qu'il n'attendra pas le retour du calme pour revenir au moins ponctuellement, sous couvert d'activités profanes. Ce n'est qu'après le concordat qu'il recouvre ses droits et, dans le vaste diocèse d’Aix qui englobe les anciennes circonscriptions ecclésiastiques d’Ancien Régime, reçoit sa nomination comme curé de Grasse où il est installé le 18 septembre 1802, avec la responsabilité de « chef de correspondance » pour l'arrondissement.
Cet homme d’une intelligence rare et qui, à ses vertus savait joindre l’agrément d’un commerce agréable, travailla avec efficacité à la reconstruction matérielle et spirituelle du pays grassois. On se souvient en particulier des journées mémorables du 26 au 29 janvier 1807 où il convia l’évêque de Nice, Mgr Colonna d’Istria, à donner le sacrement de confirmation à une population longtemps privée de sacrements et qui afflua en masse des villages voisins ; en quittant la ville, l’évêque le nommait chanoine honoraire de la cathédrale de Nice (il l'était également d'Aix). L'abbé Archier restaura la cathédrale de Grasse, totalement dépouillée de ses ornements et saccagée par la révolution, réorganisa le catéchisme, l'instruction religieuse dans les écoles, fit ouvrir le petit séminaire en 1809 et le nouveau couvent de la Visitation. 
En ces occasions, l’abbé Archier se révéla un homme qui ne se décourageait jamais, qui ne se rebutait jamais, étant capable de faire quelque chose à partir de rien. Ainsi fit-il refleurir le culte catholique.
Au rétablissement du diocèse de Fréjus et à la restauration du chapitre en 1823, Mgr de Richery le nomma chanoine honoraire de sa cathédrale à défaut de le faire vicaire général, ce que l'abbé Archier déclina pour rester à Grasse. La même année, il fit rapatrier dans la crypte de la cathédrale les restes de Mgr de Prunières, dernier évêque de Grasse. L’infatigable pasteur fit donner une mission dans sa ville en 1830 durant laquelle une attaque eut raison de lui alors qu’il confessait : après que le pénitent eut donné l’alerte ont le conduisit chez lui et il rendit sa belle âme à Dieu dans la nuit, c’était le 8 janvier 1830.