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Jean du Bellay o.s.b. (7 novembre 1455- résigne en mars 1462 pour être transféré à Poitiers)


bellayBlason : Ecartelé au 1 et 4 d’argent à la bande fuselée de gueules accompagnée de six fleurs de lys d’azur en orle (du Bellay), au 2 et 3 d'azur semé de lys d'or au lion du même brochant sur le tout (Beaumont-le-Vicomte), sur le tout : d'argent au chef de gueules  au lion d'azur armé, lampassé et couronné d'or brochant sur le tout (Vendôme ancien). (Dictionnaire et armorial de l'épiscopat français 1200-2000)


Né en Anjou vers 1400, Jean du Bellay dit le Jeune, fils d’Hugues du Bellay (conseiller de Louis Ier, duc d’Anjou) et d’Isabeau de Montigny, était entré en 1416 à la prestigieuse abbaye bénédictine de Saint-Florent, près de Saumur, dont l’oncle Jean du Bellay l’Aîné était abbé depuis 1404. Il y fit profession l’année suivante et y reçoit la dignité de prévôt de Saint-Laurent du Mottay en 1425.
image010Se sentant vieillir, Jean du Bellay l'Aîné obtient du pape Eugène IV de résigner en sa faveur le titre abbatial qui lui est accordé le 21 avril 1431, ce qui lui permet de prendre possession le 10 juillet suivant. Le nouvel abbé poursuit les travaux de fortifications de l’abbaye entrepris par son oncle, ainsi que sa gestion rigoureuse qui en avait fait un centre religieux et économique de premier plan au point de servir de banque à la noblesse d’Anjou et du Maine ou d’accueillir Jeanne d’Arc l’espace de quelques jours, probablement en 1429, venue y visiter le duc d’Alençon, sa mère et son épouse, la fille de Charles d’Orléans qui y résidaient.
Très attaché à son abbaye qui avait contribué à asseoir sa famille, Jean du Bellay ne la cèdera à son tour à son neveu, Louis du Bellay, que le 16 novembre 1474. Les abbés du Bellay l’auront ainsi gouvernée un siècle entier, de 1404 à 1504...
Entre temps, le roi René, duc d’Anjou et comte de Provence, le fait nommer à l’évêché de Fréjus dont le pape Calixte III le pourvut, au consistoire du 7 novembre 1455 (cinq jours plus tard, son procureur Gasquet acquitta à la chambre apostolique les 1400 florins pour lesquels son Eglise était taxée).
La pittoresque géographie politique de l’époque avait une nouvelle fois placé un angevin sur le siège de saint Léonce, même s’il est vraisemblable qu’il ne vint jamais à Fréjus qu’il gouverna par l’intermédiaire de ses grands vicaires Michel Groleau et Guillaume Clérembaud.
Il fut sacré le 21 mars 1456 dans la cathédrale d’Angers par le cardinal Alain de Coëtivy (frère d'un gendre de Charles VII), assisté de Mgr Nicola de Brancas, évêque de Marseille, plusieurs fois ambassadeur du roi René à Rome, et de Mgr Gabriel du Châtel, évêque d’Uzès (cousin du cardinal).
En 1462, il proposa à Léon Guérinet, évêque de Poitiers, d’échanger avec lui son diocèse et fut préconisé pour ce siège le 15 avril.
Il présida durant dix-sept ans l’Eglise de Poitiers, jusqu’à sa mort qui y advint le 3 septembre 1479.
Il fut inhumé dans son abbaye de Saint-Florent.
image011Pour son tombeau considéré comme « le plus grand et le plus beau morceau de sculpture de l'Anjou », son neveu fit appel à un artiste inconnu, qui pourrait appartenir à l'atelier de Michel Colombe, alors fixé à Tours et en relation avec l'abbaye. Le monument fut anéanti lors de la destruction de l'abbatiale consécutive à la Révolution française ; n’en demeurent que les soubassements, à l'entrée du chœur, et un fragment de jugement dernier.
Jean du Bellay était le grand-oncle du cardinal Jean du Bellay et de son frère René, évêque de Grasse (1532-1533) puis du Mans (1535-1546), d’Eustache du Bellay, évêque de Paris (1551-1563), et de son frère Jean, le père du poète Joachim du Bellay.