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Guillaume Lamy (ou Amici) (2 mars 1349 - 9 juin 1360)


image006Blason : de gueules, à la colombe d’argent.


Fils de Jean Lamy et d’Anne de Murmans, il naît à Limoges en 1305 (ou 1307), après deux frères Ezechias et Elie, selon ses anciens biographes. Certains auteurs en ont fait, sans grande vraisemblance, l’oncle de saint Elzéar de Sabran.image005Il fait des études de droit à l’université de Paris et obtient le doctorat. Familier du cardinal Pierre Roger, il obtient de lui une charge d’auditeur de la chambre apostolique, il reçoit la prévôté de Lavaur puis l’évêché d’Apt le 3 octobre 1341 et, après l’élévation de son protecteur au souverain pontificat, celui de Chartres le 7 octobre 1342, tout en restant entièrement occupé auprès de Clément VI ou absorbé par des légations étrangères : il travailla ainsi efficacement à la trêve de Malestroit signée en janvier 1343 entre les rois de France et d’Angleterre, en 1345 il fut envoyé à Naples pour le couronnement contesté d’André de Hongrie, premier époux de la reine Jeanne et finalement assassiné, et en 1347 auprès du roi de France, Philippe de Valois. Pour le récompenser de ses services, Clément VI lui aurait proposé la pourpre cardinalice qu’il aurait refusée « parce qu’elle avait trop d’éclat et trop peu de travail pour Notre-Seigneur ». Au moins accepta-t-il son élévation au titre purement honorifique de patriarche de Jérusalem qui lui permettait de se rapprocher d’Avignon puisque l’usage associait ce patriarcat à la gestion d’un diocèse provençal (son prédécesseur, Pierre de Casa, était évêque de Vaison et son successeur, Philippe de Cabassole, sera évêque de Cavaillon puis de Marseille). Ainsi, le même jour, 2 mars 1349, lui était confiée l’administration du diocèse de Fréjus, qu’il honora de sa présence et pour lequel il publia des ordonnances en vue d’y établir l’ordre et la discipline et fit preuve d’une grande munificence.
Il mourut à Montpellier le 9 juin 1360 où il s’était rendu pour consulter les médecins sur sa santé et où il fut d’abord enseveli dans l’église des Carmes. Conformément au souhait qu’il avait exprimé, son corps fut transféré plus tard à la cathédrale de Limoges, dans la chapelle Saint-Thomas, derrière le grand autel.
Sous sa statue, l’épitaphe portait : « Guillaumus Amici ex urbe Lemovicensi oriundus, Patriarcha Ierosolimitanus et Foro Juliensis quondam Episcopus, vir pietate insignis et miraculis clarus, apud Montempessulanum ex hac vita excedens emigravit in coelum die nona mensis junii anno millesimo trigentesimo sexagesimo ; cujus corpus sacrum, cum primum in templo Sanctae Mariae de Carmelo honorificis exequiis ecclesiasticae sepulturae mandatum esset, post aliquod tempus, juxta suae piae voluntatis ultimum elogium in Ecclesiam Lemovicensem translatum, ibidem, in sacello sancti Thomae nuncupato celeberrime conditum est, beatam cum sanctis resurrectionem expectans. »
Elle fut ensuite remplacée par celle-ci : « Illustrissime et révérendissime Guillaume Lamy, qui fut auditeur de la rote dans la cour de Rome, puis évesque de Chartres, administrateur perpétuel de Fréjus et patriarche de Jérusalem, mourut à Montpelié le 9 juin 1360, et son corps fut transporté à Limoges, suivant sa dernière volonté, et enseveli dans ce monument dans la chapelle de Saint-Thomas, où il fonda sa vicairie. »

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Le tombeau fut détruit en 1793 mais on recueillit son crâne, selon le témoignage de l’inscription qu’on lit encore sur une plaque de cuivre dans la chapelle Sainte-Anne de l’église Saint-Pierre de Limoges : « Dans cette urne est renfermé le Chef du bienheureux patriarche Lamy qui, jeté avec beaucoup d’autres ossements au milieu d’un feu allumé dans l’église de Saint Etienne, en 1793, fut plusieurs fois rejeté par les flammes. Ce que image008voyant, un sonneur le ramassa pieusement et le remit à une Sœur de Charité, qui elle-même en fit cadeau à la Compagnie des Pénitents Noirs de Saint Pierre. C’est pourquoi nous l’avons religieusement conservé et enfermé dans l’urne des cendres du vénérable Bardon de Bun, le 3 mai 1811, jour de l’Invention de la Sainte Croix, et placé dans cette chapelle où nous faisons nos offices » ; une ligne y fut rajoutée : « Le 5 juin 1875, le chef du Patriarche Lamy a été enfermé dans une châsse ».
Ce reliquaire, toujours dans la même église Saint-Pierre de Limoges est aujourd’hui conservé dans la chapelle Saint-Joseph et porte, gravés à sa base, ces simples mots : « 1305. B. GUILLAUME LAMY. 1360 ».
En effet, les nombreux miracles ayant lieu sur son tombeau ou par son intercession, non moins que sa vie édifiante l’ont fait vénérer comme bienheureux : l’Eglise de Chartres le fêtait le 9 juin.
On voyait jusqu’en 1789 sa statue en dedans et au-dessus du Portail-Imbert, l’une des portes de la ville de Limoges, face à sa maison familiale.

Bibliographie : La vie du bienheureux S. Guillaume Lamy, patriarche de Jérusalem (1854), à partir des notices de Collin (1672) et Bonaventure de Saint-Amable (1684).