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Epiphane ( ? – 582)


On donne parfois la date de 554 comme début de l’épiscopat d’Epiphane parce qu’elle correspond à la dernière mention conservée de son prédécesseur Expectat, que l’on peut croire cependant plus long de quelques années.
L’hypothèse de l’épiscopat d’Epiphane repose sur une conjecture fort plausible.
On voit en 549 un clerc de l’Eglise de Fréjus, du nom d’Epiphane représenter son évêque au concile d’Orléans. Il est de coutume à cette époque qu’un des clercs les plus en vue du diocèse succède à l’évêque défunt (ainsi en fut-il pour Didier son ante-prédécesseur qui, prêtre, représenta d’abord son évêque au concile d’Arles et pour le futur évêque Jean qui fut délégué comme simple prêtre au concile d’Agde par Victorin).
On ne sait donc pas quand Epiphane devint évêque de Fréjus, on n’en saurait pas plus si saint Grégoire de Tours n’évoquait dans les années qui suivent, la tragique mésaventure d’un évêque de Provence nommé Epiphane, sans donner le nom de sa cité, mais que l’on a tout lieu de croire être celle de Fréjus.
Obligé gontrande quitter sa ville ravagée par les Lombards (ils avaient pénétré en Provence dès 572 et furent suivis par les Saxons en 574), cet Epiphane se réfugia à Marseille auprès de l’évêque Théodore mais son refuge devint un piège plus funeste encore puisqu’il s’y trouva associé malgré lui à l’imprudence de son hôte. En effet, l’évêque de Marseille avait été abusé et avait apporté son soutien à l’usurpateur Gondovald qui se prétendait prince franc. On fit saisir l’évêque Théodore, lui reprochant d’avoir introduit un étranger dans les Gaules. Saint Grégoire écrit : « Il fut ensuite conduit au roi Gontran, avec l’évêque Epiphane qui demeurait alors à Marseille, où il s’était réfugié pour se soustraire aux poursuites des Lombards. Epiphane était accusé d’être complice de Théodore. Après avoir été l’un et l’autre examinés par le roi, on ne les trouva coupables d’aucun crime. Cependant le roi leur donna des gardes, et ne leur rendit pas leur liberté ». Si Théodore finit par être libéré, le récit précise : « pendant cette espèce de captivité, l’évêque Epiphane mourut, après avoir beaucoup souffert.». C’était en 582.