Bermond d’Esparron
Un chanoine Bermond intervient à plusieurs reprises dans la vie du chapitre entre 1094 et 1124. On peut supposer qu’il s’agit de la même personne, qu’elle soit simplement nommée Bermond (1094-1099), Bermond, archiprêtre (1104) ou Bermond d’Esparron (1119-1124). Ce dernier patronyme désigne probablement une origine géographique et correspond à la généralisation des noms de famille au début du XIIème siècle.
Bermond est témoin, le 27 décembre 1094, de la donation de l’église de Roquebrune à Lérins par l’évêque Bérenger, avec le consentement du prévôt Amalric et des chanoines Pierre Rotfred et Boson ; en 1099, il est présent pour la remise de plusieurs églises à l’abbaye de Saint-Victor, avec le prévôt Raymond et les chanoines Rainoard et Pierre Rotfred ; le 18 mai 1104 lorsque l’évêque Bérenger confie à Lérins l'église Saint-Étienne de Draguignan en présence du prévôt Amalric, de l’archidiacre Bertrand ainsi que des chanoines Boson, Pierre Rotfred et Pierre de Carcès, Bermond est qualifié d’archiprêtre, ce qui ne correspond pas à une dignité propre du chapitre mais le signale parmi ses confrères, dans une fonction qui le lie de manière particulière à la cathédrale. Enfin dans deux autres chartes il est désigné sous le nom de Bermond d’Esparron : c’est en 1119, lors de l’établissement des taxes touchant les églises du diocèse desservies par les moines de Saint-Victor ; il est alors aux côtés du prévôt Amalric, des chanoines Bertrand de Fayence, Etienne de Villepey, Augier, Humbert, Guillaume de Fréjus, Raymond d’Esclans et du sacriste Guillaume. On voit encore Bermond d’Esparron, avec le même prévôt, assister le 11 juillet 1124, à la cession de l'église Saint-Barthélemy de Palaison au monastère de Saint-Victor en compagnie des chanoines Bertrand de Celans, Raymond d’Esclans, Boniface de Claviers, Etienne de Villepey et Hugues de Draguignan.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
