Honoré Mulchy
Honoré Mulchy est attesté comme chanoine de Fréjus dans les années 1630, du moins si l’on traduit ainsi l’« Honoratus Mourchius » devenu « Honoratus Mulcius » entre le 1er janvier et le 10 décembre 1633, dates auxquelles il parraine Gabrielle Gaubert puis Honorée Lustard, dans la cathédrale de Fréjus. La famille Mulchy est bien présente en Provence, de Marseille à Grasse où elle occupa la prévôté du chapitre entre la fin du XVIème siècle et le début du XVIIème siècle, avec les chanoines Jean, puis Gaspard Mulchy. Elle est aussi présente à Fréjus : une Jeanne Mulchy est la commère du chanoine André Aubert en 1637. Faut-il identifier notre chanoine à Honoré Mulchy, docteur utriusque juris, qui obtiendra la cure de Saint-Jacques-Saint-Philippe-du-Haut-Pas, à Paris, dans les années 1640 ? Cet Honoré Mulchy est alors « aumônier de Monseigneur le prince », et prononce le 28 juin 1643, dans la chaire de sa paroisse parisienne où il réside, une oraison funèbre à l’Auguste Mémoire de Louis-le-Juste, XIII° du nom, très Chrestien roy de France et de Navarre, publiée dans la foulée chez Calleville. Deux ans plus tard, il dédie à la régente Anne d’Autriche un traité intitulé Le Discernement de la dévotion du temps.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
