Pierre
Les tout premiers noms de chanoines de Fréjus qui nous sont connus, le sont grâce à une donation de l’évêque Gaucelme au monastère de Lérins. A la fin de cette charte* du 20 juillet 1038 conservée aux archives départementales des Alpes maritimes dans laquelle l’évêque de Fréjus donne à l’abbaye des églises du territoire de Callian, se trouvent les signatures de laïcs puis on lit ceci : « Les chanoines ont signé. Teudibert chanoine a signé. Et un autre Teudibert a signé. Pierre a signé. Odon a signé. Castellan a signé », puis « Dominique Curto, prêtre a signé ». Si le premier Teudibert est mentionné comme chanoine, les autres Teudibert, Pierre, Odon et Castellan sont suggérés comme l’étant aussi puisqu’ils suivent la mention « les chanoines ont signé » et précèdent la mention d’un simple prêtre.
Deux jours plus tard, le 22 juillet, une charte semblable cite encore, dans le corps du texte les chanoines « Teudibert chanoine et autre Teudibert, Pierre, Odon, Castellan », dont on retrouve encore les signatures formant le même groupe au milieu des celles des laïcs : « Les chanoines ont signé. Teudibert chanoine a signé. Et un autre Teudibert a signé. Pierre a signé. Odon a signé. Castellan a signé ».
S’il est légitime d’attribuer la création du chapitre au reconstructeur du diocèse, l’évêque Riculphe on peut aussi conjecturer que faute de temps ou de moyens, ce soit précisément son successeur Gaucelme qui en soit le fondateur. Nous aurions donc ici, à peu de choses près, la photographie du premier état du chapitre cathédral de Fréjus.
* IN DEI NOMINE. Ego Gaucelmus Forojuliensis episcopus sub ipso tenore quo Lyrinensi monasterio quod in honore beate Marie beatique Caprasii, ac sancti Honorati constructum est, donavi quinque ecclesias in loco qui Calidianus dicitur, domno Almarico abbati et omnibus in perpetuum monachis ibidem Deo servientibus, dono et concedo jure perpetuo ad tenendum ad fruendum, ad commutandum ecclesiam Sancti Petri quȩ vocatur Ad Figulas cum suo sponsalicio et quȩ ad eam pertinet, et ea que in futuro per fideles et bonos homines Deus supradictȩ ȩcclesiȩ dederit. Sane si quis hujus cartulȩ donationem aliqua fraude aut ingenio irrumpere voluerit nisi ad congruam emendationem et satisfactionem cito recurrerit, particeps sit cum Dathan et Abiron quos terra obsorbuit vivos, et cum his qui Christum Jhesum crucifixerunt. Hec donationis carta facta est XIII kalendas augusti, indictione VII, anno incarnationis dominicȩ millesimo XXXVIII.
Ugo firmat. Ermengarda uxor ejus firmat. Isnardus filius ejus firmat. Landricus firmat. Isnardus filius Landrici firmat. Cotaronus et fratres ejus firmaverunt. Canonici firmaverunt. Teudibertus canonicus firmat. Et alter Teudibertus firmat. Petrus firmat. Odo firmat. Castellanus firmat. Dominicus Curto presbiter firmat.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
