Jean de Montaigu (14 -1524)
Jean de Montaigu qui fut chanoine de Fréjus jusqu’en 1494 était fils de Raymond, seigneur de Frémigières et coseigneur de Saint-Marcel, en Vivarais. Son grand-père, Antoine, époux de Catherine Audigier était bailli épiscopal de Viviers en 1422. La tradition rattache à cette famille Garin de Montaigu, quatorzième Grand Maître de l’Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem (élu en 1207), et Pierre de Montaigu, quinzième Grand Maître de l’Ordre du Temple (élu en 1219), comme pas moins de douze chanoines-comtes de Brioude. Il semble que Jean de Montaigu avait un lien assez étroit avec l’évêque de Fréjus Rostan d’Ancézune qui le choisit comme vicaire général et lui conféra le 28 mai 1491 la vicairie de Châteauvieux (en 1492, il était aussi prieur d'Ampus). L’un et l’autre furent promus en 1494 : Jean à l’évêché d’Apt en août (il fit prendre possession par procureur le 23 février 1495) et Rostan à l’archevêché d’Embrun, en novembre. L’évêque d’Apt était encore aux côtés de Rostan d’Ancézune quand celui-ci fit son entrée dans sa cité métropolitaine le 31 mai 1496. En 1511, Jean de Montaigu accéda à la prestigieuse charge de Recteur du Comtat Venaissin, qu’il occupa jusqu’en 1513. L’évêque d’Apt mourut en 1524 (certains historiens repoussent son décès à l’année 1527).


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
