Etienne de Larbrelle
La Gallia Christiana, après le prévôt Bertrand Raphaëlis, place en 1418 un mystérieux Stephanus Chabert, alias Laberelle ou peut-être Cabrelle, que se contente de mentionner Albanès. Si une lecture défectueuse explique peut-être le Cabrelle, plus difficilement la transcription en Chabert, un Stephanus de Larbrella est bien attesté comme prévôt de Fréjus et prieur de Mons dès 1408. C’est le même magister Stefanus de Larbrella qui est sollicité par Benoît XIII lorsque celui-ci, libéré du palais d’Avignon où il était assiégé de 1398 à 1403, et acculé à la cession par sa propre obédience, essaie d’obtenir la résignation de son rival en préparant une procédure judiciaire prouvant l’illicéité de l’élection d’Urbain VI. Entre 1402 et 1407, onze maîtres et docteurs, tous personnellement attachés au pape d’Avignon, vont répondre aux questions juridiques que pose l’évènement pour constituer un dossier au service du pontife aragonais ; Etienne de Larbrelle en est l’un des plus prolixes. S’il est encore prévôt de Fréjus en 1418, c’est qu’il aura probablement rejoint à temps la majorité qui, au concile de Constance, venait d’élire Martin V, accompagnant peut-être l’évolution de son évêque, Gilles Lejeune, passé de l’obédience d’Avignon à celle de Pise en 1409, avant de se soumettre au jugement du concile de Constance. Il meurt probablement en 1418 ou 1419 puisqu’à cette date un autre prévôt, Horace de Castillon, lui aura succédé.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
