Jean de Pereiro (12 -1343)
Johannes de Pereiro alias Jean Périer était originaire de Cajarc, au diocèse de Cahors. Il fut d'abord vicaire perpétuel de Saint-Nazaire et Saint-Geniès, près Mirabel et Caussade. C'est sur la demande de son parent, Barthélémy Gras, évêque de Fréjus originaire de Montalzat, qu'il succède à Guillaume du Bosc comme sacriste de l'église de Fréjus probablement en 1330, année de la promotion de ce dernier à la prévôté. En même temps membre de l’administration pontificale sous Benoît XII, il fut particulièrement sollicité sur le terrain italien où on le trouve en octobre 1338 en Toscane et à Gênes avec le titre de nonce apostolique. C’est sur ces mêmes territoires qu'il intervient l’année suivante comme auditeur dans plusieurs procès d’hérésie. En 1340 Jean de Pereiro est nommé collecteur de la Chambre apostolique in partibus Tusciae, la région de Viterbe où sera bientôt nommé vice-recteur Pierre du Pin, futur évêque de Fréjus. En 1341 la présence de Jean de Pereiro est attestée dans une médiation entre la compagnie florentine des Azayali et le recteur de la Marche au sujet d’un paiement de 2000 florins dûs à la Chambre apostolique. Mais c’est surtout dans le cadre de l’enquête mise en place par Benoît XII sur la région méridionale de la Marche d’Ancône que le chanoine a laissé sa marque dans l’histoire. Quelques années plus tôt, c’est un autre chanoine de Fréjus, son contemporain Jean de Amelio, qui y travaillait à la pacification. Homme de confiance en matière financière et politique, Jean de Pereiro va parcourir en qualité de légat pontifical le territoire qui lui est désigné, entre le 1er et le 18 juin 1341 : de Camerino à Macerata, en passant par San Severino, Cingoli, Ancône, Osimo et Recanati, accompagné de ses notaires, il interroge et recueille avec méthode des informations destinées à mieux percevoir l’état de la province et réconcilier les rebelles à l’autorité du Siège apostolique. Cette vaste enquête lui permet de fournir au pape une Informatio super statu provincie Marchie Anconitane qui demeure un document exceptionnel pour la connaissance de l’Italie méridionale au milieu du XIVème siècle. Benoît XII meurt à la fin de l’année suivante mais son successeur, Clément VI sollicitera encore Jean de Pereiro en 1343 pour faire rentrer les produits des collectes de Tuscie et de Sicile. Il est probable que le chanoine n’ait pu mener sa mission à terme puisqu’il meurt entre le 5 et le 11 septembre 1343, ayant mérité, avec celle de Fréjus, d'autres prébendes comme celles de chanoine du Tescou au diocèse de Montauban, et de Cahors, comme on le voit par des bulles de 1342 et 1343.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
