Jean-Emé ou Aimé Rolland (1808-1898)
Jean-Emé Rolland naît à Fréjus le 24 juin 1808, fils de Pierre-André Rolland, « receveur des droits réunis », et de Marie-Anne Tripoul et reçoit le baptême quelques jours après à Puget-sur-Argens. Il est ordonné prêtre le 6 mai 1832 et nommé vicaire à Signes puis à Draguignan, avant de recevoir la cure de Villecroze et de Bargemon. Il était aumônier du Bon-Pasteur de Draguignan depuis 1840, quand il fut désigné comme secrétaire général de l’évêché et chanoine honoraire en 1845. Il conserva cette fonction durant tout l’épiscopat de Mgr Wicart et de la vacance du siège, et y fut maintenu par Mgr Jordany jusqu’en 1870. Il avait été promu chanoine titulaire en 1862 et après y avoir occupé la charge de pén
itencier, en devint le doyen en juin 1894. Après avoir été utile à l’administration diocésaine, le chanoine Rolland prit une retraite active, la dépensant en œuvre de charité, de zèle et de piété. Fréjusien de naissance et de cœur, il restaura la chapelle Saint-François-de-Paule qui fut rendue au culte, et releva l’ancien couvent des minimes, qu’il habita les vingt dernières années de sa vie. Le chanoine Rolland échangea avec la municipalité un terrain lui appartenant, avec celui de Valescure sur lequel il fit bâtir la chapelle Saint-Joseph, oeuvre de l'architecte Pierre Aublé, qui construira l'église Notre-Dame des Victoires, l'actuelle basilique de Saint-Raphaël. Cette chapelle Saint-Joseph, propriété personnelle du chanoine qui y avait fondé un service de messe pour tous les dimanches de l'année, reviendra à son décès à la fabrique paroissiale de Fréjus avant de devenir propriété communale en 1909 suite à la confiscation consécutive à la séparation de l'Eglise et de l'Etat ; désaffectée après la guerre de 1939, elle fut abandonnée pour devenir une ruine. Le chanoine Aimé Rolland mourut à Fréjus le 26 juillet 1898.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
