Joseph-Augustin Guion (1801-1886)
Joseph-Augustin Guion naquit le 10 fructidor an IX (28 août 1801), à Saint-Martin-de-Pallières, fils de Marc Guion, et d’Angélique Cadonel. Il fut ordonné prêtre le 17 décembre 1825 et immédiatement affecté comme vicaire à la paroisse de Tourves. L’année suivante il était nommé curé d’Esparron, puis en 1835 de Carcès, en 1853 de Comps-sur-Artuby et finalement curé-doyen de La Roquebrussane à partir de 1861. Représentant de sa génération, l’abbé Guion était un homme à la nature fortement trempée au physique comme au moral, avec la simplicité de mœurs et la sobriété des habitudes qui la caractérisaient, mais aussi la rectitude du jugement et l’énergie du caractère. L’abbé Guion laissa dans toutes les paroisses dans lesquelles il fut nommé le souvenir d’une régularité exemplaire, d’une infatigable ardeur au travail, d’une charité inépuisable, d’une disponibilité à tous, un vrai parfum de sainteté. De façon plus tangible, on lui doit en grande partie l’établissement de l’école des Frères et de celle des Sœurs à Carcès. Il fut également généreux pour les écoles chrétiennes de Comps et de La Roquebrussane comme pour toutes les œuvres. C’est pour honorer ce zèle que Mgr Jordany lui accorda le camail de chanoine honoraire de sa cathédrale à l’occasion de ses 50 ans de sacerdoce, le 17 décembre 1875 : il reçut les insignes de sa dignité des mains du doyen du chapitre à l’office capitulaire du matin en la fête de saint Thomas (29 décembre) et officia ensuite à la messe. Le chanoine Guion voulait mourir au milieu de son peuple mais, ses forces trahissant son zèle, il se fit un devoir de déposer en 1884 la charge pastorale qu’il ne pouvait plus honorer. Il établit alors sa résidence à Brignoles, avec la certitude que son œuvre serait poursuivie dans la paroisse qu’il devait abandonner. Dans sa retraite, le vieux chanoine édifia encore ses confrères et la population par son assiduité aux offices, sa vie de foi et sa piété non moins que par l’amabilité de ses relations avec tous. Il mourut saintement à Brignoles le 12 avril 1886 et y fut inhumé.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
