Jean-Antoine de Vincens de Servane (1613-1697)
Jean-Antoine de Vincens de Servane appartenait à cette famille considérée comme une des plus anciennes du Comtat Venaissin et de la principauté d’Orange. Elle occupa de nombreuses charges à Aix, mais aussi aux Baux et à Arles, et donna plusieurs chevaliers et dignitaires de l’Ordre de Malte. Jean-Antoine est né à Mouriès en 1613, peut-être fils d'Antoine et de Perrette de Camaret. Bachelier en droit civique et canonique et ordonné prêtre, Jean-Antoine de Vincens appartenait à l'Eglise d'Arles (trois générations plus tard, la famille compte encore un François de Vincens, chanoine de la métropole Saint-Trophime et sa sœur, Thérèse, Ursuline dans la même ville). Jean-Antoine de Vincens de Servane concourut pour le bénéfice de prévôt du chapitre de Fréjus après la renonciation de Jean de Coriolis survenue en 1679. Il eut pour compétiteur dans cette entreprise Jean de Flotte d'Agoult, prêtre et coseigneur de Seillans, qui s'était pourvu en régale et fut refusé par le chapitre. Jean-Antoine de Vincens de Servane avait à peine obtenu gain de cause le 20 février 1682 devant le Parlement qu'il permuta avec Eustache de Blin, chanoine-trésorier de la métropole d'Arles. Il n’occupa donc la première dignité du chapitre de Fréjus que de 1679 à 1682, encore fut-ce de manière contestée. Peu après avoir résigné cette nouvelle charge, l'ancien trésorier de l'Eglise d'Arles mourut à Mouriès le 18 décembre 1697.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
