Alphant Raymond (12 -1322)
Alphant Raymond (alias Raimondi) est attesté comme chanoine de Fréjus à partir de 1299. En novembre 1299, il est collecteur de la décime dans le diocèse et délègue à cet effet le prêtre Jean Clément. Le 13 juin 1303 il souscrit à la transaction entre Jacques Duèze, son chapitre et les habitants de Fréjus. C'est probablement lui qui est porté absent lors de celle que signe l'évêque au sujet de la juridiction de Favas et Bargemon, le 2 janvier 1304. Il reçoit la prévôté de Grasse vers 1305-1306 ; alors qu'il est official de Jacques Duèze, il devient prévôt de Fréjus en 1306, à la suite de Bertrand de Morzellis. La Gallia Christiana le place avant Raymond Robaudi, mais en l'appelant "Alphant Robaudi" (son nom a souvent été lu de manière erronée : on le trouve mentionné parfois sous celui de "Raynaudi" ou "Refudy"), elle suspecte à tort une confusion avec ce dernier. Jugé "illicenciatus", il est condamné pour faute grave dont la nature nous échappe, le prévôt se voit alors imposer la prison perpétuelle, mais au bout d'un certain temps l'évêque propose de le libérer s'il accepte de faire profession chez les chartreux de La Verne et d'y demeurer, ce à quoi Alphant Raymond consent ; il entre ainsi en juin 1308 au monastère de La Verne. Il semble qu'il ait profité du transfert de l'évêque pour trahir sa promesse et renier sa profession religieuse en revenant dans le siècle et c'est ainsi qu'on le retrouve en qualité de préchantre ("dominus Alphant Raynaudi, precentor") comme premier témoin de la transaction opérée le 6 août 1311 entre l'évêque Bertrand Aimini et le vicaire de Fayence. Devenu le pape Jean XXII, Jacques Duèze n'oublia pas et, de son autorité apostolique, attribua le 1er novembre 1322 tous les biens meubles et immeubles d'Alphant qui venait de mourir et dont il rappelait les démérites, au monastère de Bonpas qu'il avait remis deux ans auparavant à l'ordre cartusien et qui manquait de moyens pour s'établir dans une commanderie qui ne lui était pas adaptée, privant même la chartreuse de La Verne des biens que le défunt prévôt avait pu lui apporter par sa profession.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
