Robert Reynier (1875-1947)
Marius-Jules-Robert Reynier naît à Taradeau le 10 septembre 1875, fils de Philippe-Omer Reynier et d’Emilie-Marie Chabert, dans une famille chrétienne qui autrefois avait déjà donné un prêtre et une Carmélite et qui comptait encore un prêtre (l’abbé Ferdinand Reynier) et une religieuse de la Retraite. Robert fit ses études secondaires au collège des Frères Maristes du Luc. A voir déjà son sérieux, un de ses camarades annonce déjà : « Toi, un jour tu seras prêtre ». Mais le jeune Robert hésite entre clergé séculier et régulier. Lors de son service militaire à Bayonne, il entre en contact avec les Pères Capucins auxquels il livre la direction de son âme et c’est naturellement qu’à son retour, il s’adresse aux Capucins de Draguignan. Mais son frère cadet qui exerçait la profession de pharmacien le devance et demande son admission chez les Rédemptoristes. Robert opte alors pour le clergé diocésain : il s’initie au latin auprès du chanoine de la Paquerie, au Bon-Pasteur de Marseille et, après deux ans, entre au grand séminaire de Fréjus où il se montre à la fois un élève appliqué et une âme de profonde vie intérieure. La guerre qui éclate anticipe son ordination : Mgr Guillibert décide d’ordonner prêtres ses deux diacres, les abbés Veu et Reynier, le 8 décembre 1914. L’abbé Reynier, après avoir assuré deux intérims à Saint-Maximin puis au Muy, est nommé en décembre 1915 curé de Callian, où il restera près de quatorze ans. En juin 1929, on le transfère au Muy dont il sera curé un peu plus de huit ans, puis à Cuers. L’abbé Reynier est enfin promu chanoine titulaire et archiprêtre de la cathédrale de Fréjus en 1939, dernière charge dont il doit se démettre pour raison de santé à la fin de l’été 1945. Il se retire sur place, rue Montgolfier et monte un long calvaire qui le conduit à la mort le 5 février 1947. Mgr Gaudel présida ses funérailles à Fréjus le 7 février suivant. Au chapitre, le chanoine Reynier occupait la stalle de théologal.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
