Boniface Dalmas
Boniface Dalmas, est sans doute originaire de la région de Castellane où il compte des cousins et parents ; il dispose d’ailleurs en 1303 d’un écuyer, Jacques Trenoni, qui provient de Blieux. Boniface semble avoir été étudiant en droit à Bologne en 1273. Il est attesté comme chanoine de Fréjus entre 1292 et 1303. C’est lui qui occupe la stalle d’archidiacre au moment de l’élection de 1300 : le 3 février, il est désigné par l’archevêque pour être l’un des trois compromissaires chargé de rassembler les suffrages, ce qui n’aboutira pas ; le lendemain, en l’absence volontaire du prévôt, c’est lui qui présidera la procédure qui conduira au choix de Jacques Duèze. Mais en 1303 l'archidiacre se trouve impliqué dans une sombre affaire de violence : en représailles à une agression commise par un familier de l’évêque contre Boniface de Roumoules, l’assaut est donné au palais episcopal dans la nuit du 13 novembre 1303 ; Boniface Dalmas est impliqué au premier chef et subira en conséquence un procès rigoureux comme principal inculpé. Les choses ne tarderont pas puisque les dépositions de janvier 1304 le disent “olim” ou “tunc archidiaconus”, signifiant qu’il fut déposé de sa stalle probablement dès la fin de l’année précédente. La reprise en main du chapitre par Jacques Duèze se soldera par la nomination de son propre neveu Arnaud de Via comme archidiacre, titre avec lequel il apparaît dès ce mois de janvier 1304.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
