Antonin Barberis (1911-1983)
Antonin Barberis naquit à Collobrières le 23 octobre 1911 de parents pauvres. Son père, Antonin-Gaston-Jean Barberis, dont le propre père était né à Saint-Denis (alors département de la Seine) y était journalier et sa mère, Suzanne Dégiovanni, bouchonnière, était née à Demonte, dans le Piémont voisin. Il acquit de sa famille son opiniâtreté à la tâche. Entré au petit séminaire en 1925, il doit travailler pendant ses vacances pour aider ses parents et obtenir un peu d’argent pour l’année scolaire. En 1931, il entre au grand séminaire de la Castille, alors sous l’autorité de Mgr Martin. L’abbé Barberis est ordonné prêtre le 29 juin 1938 et reçoit immédiatement sa nomination pour Régusse où le surprend bientôt la déclaration de guerre. Son affectation dans le 25ème régiment de Chasseurs Alpins le conduit sur la Somme où il est fait prisonnier. Après cinq années de captivité dont il ne réussira pas à fuir malgré quelques tentatives, il rentre pour apprendre la mort de son père. En 1945, l’abbé Barberis quitte Régusse pour Puget-Ville où il restera dix ans, laissant un souvenir ineffaçable. Quand, en 1955, il fallut partir pour Barjols, l’arrachement fut pénible. Il se donna totalement à cette nouvelle tâche : le curé-doyen de Barjols restaura son église et, en homme de foi solide et vrai, laboura le champ apostolique, méritant le camail de chanoine honoraire en septembre 1963 et l’estime de ses paroissiens qui appréciaient l’homme d’abord facile et le pleurèrent sincèrement quand les frappa l’annonce de sa mort brutale survenue à Brignoles le 26 septembre 1983.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
