Stanislas Audibert (1884-1951)
Aubin-Stanislas Audibert naît en 1884 à Montmeyan le 24 mars 1884, fils de Marius-Toussaint, maçon, et de Marie-Alix Jaubert. Dès l’âge le plus tendre, il développa un amour du terroir provençal dont il sut toujours manier délicatement la langue. Lorsque s’éveille sa vocation sacerdotale, il entre au petit séminaire de Brignoles et poursuit ses études de philosophie et de théologie au grand séminaire de Fréjus où il est ordonné prêtre en 1907. D’abord curé d’Artignosc, il fut ensuite vicaire à Cotignac où il sut se faire apprécier grâce à son caractère toujours souriant, aimable, amusant même. Ayant manifesté le désir - si rare pour ne pas être exaucé - d’enseigner, on lui offrit en 1911 un poste de professeur au petit séminaire qu’on ouvrait alors à Toulon et qui fut ensuite transféré à Hyères. Entre temps, il aura été mobilisé comme brancardier dans la campagne d'Allemagne où il aura fait preuve de bravoure et fut blessé en avril 1918 et intoxiqué au gaz moutarde. Reprenant son service au séminaire, il fut jusqu'en 1934 un enseignant consciencieux et monta de classe en classe jusqu’à celle de rhétorique qu’il occupa plus de douze ans. Les différents supérieurs éminents que furent Mgr Victorin Arène, Mgr Rodié et Mgr Llosa y apprécièrent sa fidèle collaboration. En 1934, on le nomma curé de Carqueiranne avant de lui confier en 1942 la paroisse Sainte-Jeanne d’Arc, à Toulon, dont l’organisation débutait à peine. Là encore, il fut apprécié, étant de ceux dont on dit communément « qu’ils font aimer la religion » et à cause de la grande sûreté de son jugement. Mgr Gaudel lui donna le camail de chanoine honoraire en 1948. Malgré l’apparence d’une étonnante jeunesse, il désirait se retirer dans une paisible aumônerie, disant ressentir fatigue et épuisement. Quand on finit par lui consentir l’aumônerie des dames de Saint-Maur à Toulon, il était trop tard : dix-huit mois plus tard, il mourait subitement, à Toulon, le 23 novembre 1951, à l’âge de 67 ans. Il fut inhumé auprès des siens à Montmeyan.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
