Auguste Cathala (1876-1951)
Marius-Auguste Cathala (dit Auguste-Joseph) est né à Marseille le 26 janvier 1876, fils de Maurice-Auguste Cathala et de Benoîte-Antoinette-Marie Peirano, passementiers. Venu de bonne heure avec sa famille à Saint-Cyr, il fut envoyé à l’école apostolique de Toulon alors dirigée par le saint abbé Rebufat ; il entra ensuite au petit séminaire de Brignoles et acheva ses études au grand séminaire de Fréjus. L’abbé Cathala fut ordonné prêtre en 1900. La même année, il fut nommé curé de Vérignon et retrouva en 1902 comme professeur le petit séminaire de Brignoles. L’enseignement était une fonction pour laquelle il semblait avoir été fait, tant son esprit avait acquis de clarté et de finesse d’expression. Mais, en 1905, on l’envoya comme vicaire à Sanary. Des problèmes de santé firent préférer pour lui un autre climat et il se retrouva curé de Figanières en 1912. Le chanoine Davin, archiprêtre de Draguignan, surpris par la haute tenue de ses conférences, le demanda comme vicaire en 1914. Il s’y consacra à la fois au ministère paroissial et à l’aumônerie de l’hôpital militaire, auquel il fut notamment affecté pendant la guerre, à partir de septembre 1917. Dans cette paroisse, l’abbé Cathala suscita nombre de vocations sacerdotales : les abbés Carpinetty, Guérin, Graglia, Paretti, Rovier, le Père Giraud, dominicain, lui doivent la leur. Il loue une petite boutique dite de Saint-Hermentaire pour diffuser livres anciens et nouveaux et s’engage dans l’action sociale à la lumière des encycliques de Léon XIII. En 1925, il devient curé de Saint-Cyr et y construit un nouveau presbytère. Viendront ensuite les cures de Cuers, en 1935, puis de Sanary en 1937, à la mort de l’abbé Arnaldi. Il y développa beaucoup d’énergie, soutenant toutes les œuvres et en fondant de nouvelles, dont une école libre de garçons. En 1947, il recevait la récompense de ses travaux avec le titre de chanoine honoraire que lui conférait Mgr Gaudel. En 1950, à près de 75 ans, le chanoine Cathala résigna sa charge à son vicaire, l’abbé Galli, considérant qu’à une mentalité nouvelle qu’il déplorait, il fallait des moyens nouveaux, mais décidant de demeurer auprès de lui comme pour l’aider et le conseiller. Il consacra cette retraite partielle, dans un esprit de réparation, à multiplier les sacrifices pour expier les ignominies de son temps. C’est ainsi qu’il entreprit un pèlerinage à pied jusqu’à la Sainte-Baume sur les pentes méridionales de laquelle il fit une chute malencontreuse. La tête brisée, il agonisa trois jours et quatre nuits avant qu’on ne le trouve. Un prêtre de Dijon, l'abbé Nourissat, qui accompagnait un groupe et s'était joint à l'équipe de sauveteurs eut le temps de l'aider dans ses derniers moments : sur place, il lui permit de refaire le don de sa vie : "Majorem charitatem nemo habet ut animam suam ponat quis pro amicis suis", il lui donna l'absolution et avec des huiles apportées en toute hâte du couvent lui administra l'extrême-onction sur place. Le chanoine Cathala rendit alors son âme à Dieu en récitant le Miserere, c'était le 6 septembre 1951. Ses obsèques, imposantes, donnèrent la mesure de la reconnaissance de la population à son égard.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
