Le baptistère
Au bas des marches, à gauche, derrière une grille s’ouvre le baptistère.
Il constitue un des bâtiments essentiels de la première communauté chrétienne. Peu importante à l’origine, celle-ci est groupée autour d’un évêque qui habite une maison, administre des œuvres de charité, célèbre dans l’église qui abrite sa « cathèdre » (siège d’où il enseigne), d’où le nom « cathédrale », et qui seul baptise les adultes qui désirent rejoindre l’Eglise dans un bâtiment spécifique, contigu à l’église, et à l’architecture adaptée (de petite taille avec un plan centré) : le baptistère.
De cette configuration primitive (l’extension de l’Eglise conduira à multiplier les églises paroissiales et à y faire administrer le baptême par les prêtres, collaborateurs des évêques), la région conserve un certain nombre d’exemples avec les baptistères d’Albenga, Aix, Marseille, Riez ou encore Vénasque ou Cimiez. Celui de Fréjus, remontant aux V-VIèmes siècles, est un des plus anciens.
Ceux qu’on nomme encore aujourd’hui les « catéchumènes », autrement dit les candidats au baptême, entraient dans le baptistère par la petite porte aujourd’hui condamnée par la volée d’escalier. Ce n’est qu’au début du XVIIIème siècle que le futur cardinal André-Hercule de Fleury, alors évêque de Fréjus (1698-1715), fit ouvrir la porte centrale actuelle et y plaça l’élégante grille de fer forgé.
L’intérieur se présente comme un octogone alternant niches semi-circulaires et niches rectangulaires, scandées par des colonnes antiques de réemploi en granit aux chapiteaux datant des II-Vèmes siècles. Au-dessus des arcades de moellons et de briques, seize piles rectangulaires rythment les arcades aveugles et les fenêtres, faisant passer l’octogone à une figure à seize pans. Au sommet pouvait s’élever plus facilement une coupole restituée en 1930, avec ses huit mètres de diamètre.
Au centre, la piscine baptismale était alimentée par une conduite d’eau et disposait d’un écoulement, ainsi que d’un parement intérieur aujourd’hui disparus. Elle était surmontée d’une sorte de ciborium supporté par huit colonnes dont les bases ont été matérialisées. Le baptême s’y administrait par immersion, le « néophyte » (nouveau baptisé) revêtu du vêtement blanc de la Résurrection pouvait alors sortir par la porte haute aujourd’hui fermée et qui, dans l’axe de l’édifice, donnait accès à l’église où il était alors initié au sacrement de l’Eucharistie.
Affecté au culte, le baptistère accueille chaque année de nombreux baptêmes qu’une restauration éventuelle rendra peut-être un jour de nouveau possibles sous le mode antique de l’immersion.